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Des affrontements ethniques font 18 morts dans la région productrice de cacao

Dix huit personnes ont trouvé la mort à la suite de violents affrontements entre des villageois Bété de Siegouekou, près de la ville de Gagnoa, et des allogènes originaires d’autres localités de la Côte d’Ivoire et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans un communiqué publié vendredi, les forces de sécurité ont indiqué que l’attaque lancée jeudi matin contre le village de Bété de Siegouekou, à 35 km au Nord de Gagnoa, a fait 11 victimes.

A en croire le consul du Burkina Faso à Gagnoa, sept ressortissants Burkinabé de la localité voisine ont été tués en représailles.

Selon le communiqué des forces armées, 10 villageois ont été tués et sept autres blessés après qu’un groupe d’individus armés de fusil de chasse et d’armes blanches a attaqué au petit matin le village de Siegouekou. Un assaillant, de nationalité Burkinabé, a été tué et un autre arrêté.

Le communiqué précise également qu’un gendarme a été grièvement blessé lors de l’intervention des forces de sécurité dépêchées sur les lieux pour riposter aux tirs des assaillants. Des policiers et des militaires ont été envoyés en renfort pour arrêter le reste du groupe des assaillants.

Mamadou Grabo, le consul du Burkina Faso à Gagnoa, a indiqué que sept ressortissants Burkinabé de la localité de Ouragahio, la ville la plus proche de Siegouekou, ont été tués en représailles par un groupe des jeunes Bété armés de machettes et de fusils automatiques.

"Ils étaient même mieux armés que les forces armées régulières," a confié le consul à IRIN.

Deux autres ressortissants Burkinabé d’Ouragahio ont été grièvement blessés, a t-il ajouté.

Selon Grabo, plusieurs centaines de ressortissants Burkinabé résidant à Ouragahio sont se cachés pour échapper aux représailles.

Pour les populations autochtones, les assaillants qui ont mené l’attaque contre le village de Siegouekou sont des Sénoufo et appartiennent au même groupe ethnique que le chef de forces rebelles, Guillaume Soro. Les Sénoufo vivent dans la région Nord de la Côte d'Ivoire et au sud du Burkina Faso.

Depuis le début de la guerre civile en septembre 2002, la région de Gagnoa a connu plusieurs affrontements entre les villageois Bété et les populations allogènes qui possèdent des plantations de cacao dans cette région forestière où elles sont installées depuis plus de quarante ans.

Des milliers de ces ressortissants étrangers ont été dépossédés de leurs plantations depuis le début du conflit en Côte d’Ivoire et des groupes de planteurs d’origine Burkinabé ont été accusés d’être les auteurs des nombreuses attaques perpétrées précédemment contre les villages Bété de la région..

Les forces de l’ordre ont lancé vendredi une mise en garde contre toute autre action de représailles : "Les forces de sécurité et de défense demandent à toutes les communautés de la Côte d’Ivoire d’éviter toutes actions tendant à fragiliser le tissu social du pays."

De source militaire, on indique que le village Siegouekou se trouve à 5 km de Mama, le village natal de Gbagbo, et que la population Bété est particulièrement remontée.

Le communiqué indique également que le chef d’Etat-major des forces armées, le colonel major Philippe Mangou, s’est rendu à Siegouekou après de l’attaque de jeudi pour réassurer les populations locales et ramener la paix dans la région.

Depuis le début de la guerre civile, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est coupée en deux – la région sud contrôlée par le gouvernement et la région Nord aux mains des forces rebelles. La trêve fragile en vigueur depuis mai 2003 a été rompue le mois dernier lorsque les forces armées nationales ont vainement tenté d’envahir le Nord.

L’offensive a été arrêtée après que les forces françaises de l’opération Licorne basées en Côte d’Ivoire ont détruit au sol les avions de combats de l’armée ivoirienne, empêchant ainsi la poursuite de raids aériens sur le Nord.

Mécontents de l’action des forces françaises, les partisans du président Gbagbo ont déclenché des émeutes à Abidjan, la capitale économique et dans d’autres villes du sud. Six personnes seraient mortes et 29 autre blessées au cours des émeutes à Gagnoa.

Une des causes à l’origine du conflit ivoirien serait le sentiment de marginalisation que les populations du Nord et des ressortissants du Burkina Faso, Mali et Guinée a qui les originaires du sud de la Côte d’Ivoire, qui sont généralement aux commandes de l’administration à Abidjan, ne reconnaîtraient pas le droit à la nationalité ivoirienne, ni le droit de posséder des terres.

Le président Thabo Mbeki d’Afrique du Sud a entamé actuellement une mission de médiation pour persuader le président Gbagbo et les forces rebelles d’appliquer sans réserve l’accord de paix de janvier 2003 afin que le désarmement puisse s’effectuer rapidement et que de nouvelles élections aient lieu en octobre 2005.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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