“Le paludisme et la rougeole sont les principales causes de mortalité chez les enfants africains, a indiqué à IRIN Pascal Villeneuve, directeur de la santé au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), lors du lancement de la campagne de cinq jours au Togo, petit pays d’Afrique coincé entre le Ghana et le Bénin.
Selon les autorités togolaises, cette campagne concerne 866 725 enfants de neuf mois à cinq ans, soit 95 pour cent des enfants du pays et coûtera 6 millions de dollars.
“Six dollars seront dépensés par enfant,” a précisé le directeur de la santé de l’UNICEF.
Au Togo, la distribution de moustiquaires imprégnées est particulièrement importante, puisque le paludisme est la principale cause de maladie infantile, avec 43 pour cent des consultations médicales et 44 pour cent des hospitalisations. De même 6 pour cent des décès chez les enfants de moins de cinq ans sont causés par le paludisme.
“Ils nous ont dit de ne pas laver les moustiquaires avec n’importe quel savon et surtout de ne pas les exposer au soleil,” a déclaré à IRIN Georgette Lack, une mère venue faire vacciner son enfant. Le lavage des moustiquaires doit se faire tous les trois mois, ce qui permet de conserver leur efficacité et de les utiliser pendant quatre ans.
Des campagnes de vaccination contre la poliomyélite ont déjà eu lieu au Togo pendant les périodes de février à mars et d’octobre à novembre de cette année. Toutefois, la campagne de cette semaine sera mise à profit pour administrer aux enfants deux gouttes supplémentaires de vaccin anti-poliomyélite oral (VPO).
Au Togo, la campagne de vaccination contre la rougeole a donné des résultats très satisfaisants. En 2002, sept enfants sur 100 000 étaient atteints de rougeole -- une baisse considérable par rapport à l’année 2001 où 36 enfants sur 100 000 avaient contracté la maladie. Le nombre de décès causés par la rougeole a été réduit de 94 pour cent.
Il est admis que les vers intestinaux sont en bonne partie responsables du taux d’anémie élevé au Togo – la prévalence de l’anémie chez les enfants de 6 à 36 mois varie de 79 pour cent à 94,3 pour cent.
Outre l’UNICEF, de nombreuses autres partenaires contribuent à la mise en œuvre du programme pilote au Togo : OMS, Rotary Club, Plan Togo, FICR, GTZ Fonds mondial. Des dizaines représentants d’agences humanitaires suivent ce projet et envisagent de mener la même opération dans d’autre pays si l’opération s’avère concluante.
“Le choix du Togo s’explique par le fait que la couverture du système de santé est assez bonne, la population est relativement réduite et le gouvernement a démontré sa volonté de tester cette approche,” a confié à IRIN Villeneuve.
Selon Kokou Sewonou Adjogble, le chef de service de la surveillance épidémiologique au Togo, “les équipes ne passeront pas dans les écoles, mais vont s’installer dans des endroits accessibles pour les communautés. Ce ne sera pas une campagne de porte à porte,” a t-il précisé.
Et pour que toutes les familles soient informées de ce programme de vaccination, les autorités ont lancé une campagne d’affichage et mis à contribution les médias, les chefs traditionnels, les responsables de communauté et les chefs religieux.
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