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Les Nations Unies demandent près de 183 millions de dollars pour aider les réfugiés du Darfour et les populations locales en 2005

Dans le cadre de leur programmation pour 2005, les Nations unies ont lancé un appel de fonds de près de 183 millions de dollars destiné à subvenir aux besoins des 200 000 réfugiés soudanais du Darfour installés au Tchad et de la population locale, a indiqué jeudi un représentant des Nations Unies.

Compte tenu des affrontements qui opposent encore dans le Darfour les troupes rebelles aux milices pro-gouvernementales, certains travailleurs humanitaires craignent que des centaines de milliers de nouveaux réfugiés arrivent au Tchad dans les prochains mois.

"La situation requiert un effort supplémentaire. Pour l’ensemble des agences, l’appel de fonds s’élève à 182,69 millions de dollars pour faire face à la crise humanitaire dans l’est du Tchad en 2005," a indiqué à IRIN Cyrille Niameogo, le coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Tchad.

Une bonne partie des fonds -- 65 millions de dollars environ – servira à financer l’approvisionnement en nourriture. Cette aide alimentaire est destinée aux réfugiés vivant dans les 11 camps implantés sur les vastes étendues poussiéreuses de l’est du Tchad et aux populations locales tchadiennes dont la qualité de vie est dans certains cas bien pire que celles des réfugiés soudanais qui dorment sous des tentes mais ont leurs rations quotidiennes de nourriture.

Bien qu’appartenant au même groupe ethnique et parlant le même dialecte que les réfugiés, les populations locales commencent à manifester de l’hostilité à l’égard des nouveaux réfugiés, qu’elles avaient pourtant bien accueillis dans un premier temps.

Le faible niveau des pluies tombées cette année, les mauvaises récoltes et la recherche de ressources déjà rares telles que les pâturages et le bois de chauffage, ont contribué à exacerber les tensions. Selon les travailleurs humanitaires, au moins trois réfugiés ont trouvé la mort dans des affrontements avec les populations locales.

"Nous ne devons pas négliger l’impact de cette situation sur les conditions de vie des populations locales," a indiqué Niameogo. "Elles souffrent aussi."

Le représentant de l’ONU a lancé mardi cet appel de fonds depuis la capitale N’djamena, en présence de membres éminents du gouvernement tchadien.

A l’instar des experts de l’organisation internationale International Crisis Group, basée en Belgique, certains pensent que la crise du Darfour est une "sérieuse menace" pour le président tchadien Idriss Deby.

Selon eux, une nouvelle vague de réfugiés pourrait exercer une pression supplémentaire sur les maigres ressources de ce pays enclavé, où 80 pour cent des huit millions d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour.

"Il y a un risque d’instabilité non seulement au Tchad, mais aussi dans la sous-région," a souligné Niameogo.

Le conflit dans l’ouest du Soudan a éclaté il y a deux ans lorsque les rebelles du Darfour ont déclenché un conflit armé contre les autorités soudanaises qu’ils accusent de négliger leur région et de soutenir les Janjawid. Cette milice arabe, qui se déplace à cheval et à chameau, tente d’écraser la rébellion en menant des campagnes de nettoyage ethnique contre les populations non arabes.

Malgré la signature des accords de sécurité et d’action humanitaire signé par les deux parties le mois dernier, les actes de violences se multiplient et de nombreuses violations du cessez-le-feu ont été signalées. Cette situation fait craindre un nouvel exode des populations vers le Tchad.

Une quatrième série de pourparlers est prévue vendredi à Abuja, au Nigeria, entre le gouvernement soudanais et les deux groupes rebelles - le SPLA (Sudan Liberation Movement/Army) et le JEM (Justice and Equality Movement). Ces négociations se dérouleront sous la pression de la communauté internationale pour amener les deux parties à conclure un accord de paix sérieux.

Face à cette situation, le conseil de sécurité de l’Onu a fait part de ses vives préoccupations. Il a noté également que près de 2,3 millions de personnes étaient affectées par ce conflit mais que le pourcentage de personnes vulnérables susceptibles de recevoir de l’aide dans le Darfour avait baissé, atteignant 67 pour cent dans certaines régions.

Les travailleurs humanitaires craignent que les populations du Darfour ne soient tentées de passer la frontière tchadienne si elles continuent d’être exposées aux attaques des milices Janjawid sans recevoir d’aide.

"Si la crise n’est pas résolue rapidement, nous craignons un nouvel afflux," a indiqué Niameogo. "L’hypothèse est d’encore 100 000 réfugiés."

Mais les agences humanitaires se battent déjà contre un environnement inhospitalier. Trouver de l’eau dans cette région poussiéreuse est une tâche herculéenne mais cruciale si de nouveaux camps doivent être construits pour réduire la surpopulation dans ceux qui existent déjà. Si de nouveaux réfugiés arrivent au Tchad, le problème de l’eau deviendra encore plus préoccupant.

"Il y a toujours le problème de l’eau qui demeure une priorité," a indiqué Niameogo, avant d’ajouter que plusieurs sites ont été identifiés et que des études sont en cours.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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