Ces groupes sont en colère en raison du prétendu manquement de Brazzaville à inculper les responsables de la disparition de plus de 350 Congolais, qui revenaient au pays en 1999 après s'être exilés en République démocratique du Congo (RDC) voisine.
Le 18 septembre, dans une lettre ouverte au président français, Jacques Chirac, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l'homme et du citoyen (LDH) rappelaient que, depuis décembre 2001, des accusations portées contre des membres du régime de Brazzaville - incluant M. Sassou-Nguesso, le ministre de l'Intérieur, Pierre Oba, le commandant de la Garde républicaine, Blaise Adoua, et l'Inspecteur de l'armée, le général Norbert Dabira - sont demeurées en attente.
L'affaire est devant la Haute Cour de la ville française de Meaux, pour des crimes présumés de torture, disparitions forcées et crimes contre l'humanité.
Les accusations sont fondées sur les événements de mai 1999, lorsque des milliers de Congolais ayant fui les combats qui avaient affligé Brazzaville depuis 1997, avaient choisi de retourner dans la capitale en profitant d'un "corridor humanitaire" établi par l'Agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Plusieurs sources présentes à l'époque ont convenu que plus de 350 individus "sont disparus" à leur retour d'exil. On est venu à les désigner comme les "Disparus du Beach" - du nom du port de Brazzaville appelé "le Beach", sur le fleuve Congo.
"Dans ces conditions, la FIDH et la LDH, aux côtés des victimes rescapées [du Beach], ne peuvent qu'exprimer leur stupéfaction et leur indignation de voir accueillir - avec les plus grands honneurs - des personnalités dont la justice française dans son indépendance et sa sérénité, est en train de déterminer, s'ils sont, comme nous l'alléguons, les auteurs des crimes les plus graves", peut-on lire dans la lettre conjointe.
Selon le ministère français des Affaires étrangères, M. Sassou-Nguesso, et sa délégation, sont arrivés à Paris le 18 septembre et en repartiront le 24. Le programme de leur visite inclut des rencontres avec des responsables de l'État français, dont le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, et le président Jacques Chirac. Ils doivent s'entretenir de "la situation actuelle en République du Congo, de questions régionales et des relations bilatérales entre les deux pays".
La France, ancienne puissance coloniale de la République du Congo, est devenue aujourd'hui son principal partenaire commercial et pourvoyeur d'aide bilatérale, précise le ministère.
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