La victime, Keita Kalilou (20 ans), conduisait dans le faubourg de Yopougon jeudi quand l’incident a eu lieu. Un témoin oculaire cité par les journaux locaux, y compris par Fraternité-Matin qui appartient à l’Etat, a déclaré que l’agent de l’ordre a tiré à bout portant sur Keita après l’avoir sommé de s’arrêter. Quelques heures après son décès, les deux principaux syndicats des transports de la ville ont décrété une grève de cinq jours.
Depuis vendredi, les activités économiques ont été fortement perturbées à Abidjan. A la fin de la semaine, la grève s’était étendue à d’autres importants centres urbains tels que Bouake dans le centre, et Abengourou, à l’est. Les transports publics entre le port de la ville d’Abidjan et le reste du pays sont quasiment au point mort.
La grève devait se poursuivre mardi.
Les négociations dimanche entre les autorités et les syndicats des transports n’ont pas abouti à un résultat, les chauffeurs exigeant du gouvernement qu’il prenne des mesures strictes pour prévenir de nouveaux décès. Les deux côtés devaient continuer les négociations ce lundi.
Les syndicats des chauffeurs ont indiqué que, depuis 1981, 21 chauffeurs des transports publics ont été tués par des agents de l’ordre, notamment cinq depuis décembre 2001.
"Nous voulons rencontrer le président..... nous nous sommes déjà réunis avec les ministres mais rien n’a changé », a commenté dimanche - lors d’une réunion entre les syndicats et des représentants du ministère des transports - Ouattara Siaka, secrétaire général de la Fédération des chauffeurs professionnels, cité par un journal local. « A chaque fois, ils nous disent ‘cela ne se reproduira plus.. nous paierons pour les funérailles’. Ce n’est pas ce qu’il nous importe le plus. Ce que nous voulons c’est qu’ils arrêtent de nous tuer ».
La Radio-Télévision Ivoirienne (officielle) a repris vendredi une déclaration du ministère de l’Intérieur informant que l’agent coupable a été arrêté et qu’il sera inculpé d’homicide volontaire. Une source proche du Mouvement ivoirien des droits de l'homme (MIDH), une organisation non gouvernementale locale de défense des droits de l’homme, a indiqué lundi à IRIN que l’incident vient appuyer une recommandation faite par le MIDH aux pouvoirs publics il y a quelque temps déjà: que les agents chargés de la circulation ne doivent pas être armés.
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