Les tueries ont commencé suite à une mutinerie survenue dimanche à Kisangani, entraînant l'intervention des troupes du RCD-Goma, l'autorité qui contrôle effectivement l'est du Congo. Le mouvement rebelle a occupé brièvement une station de radio régionale et a appelé la population à expulser les troupes rwandaises du pays. Plusieurs personnes ont été immédiatement tuées par les émeutiers, provoquant des représailles de la part des forces du RCD-Goma.
Dans une réunion d'information auprès du Conseil de sécurité de l'ONU qui s'est déroulée mardi, la Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Mary Robinson, a cité des témoignages d'habitants de Kisangani faisant état de fusillades sur des policiers et des soldats; certains ont reçu l'ordre de s'allonger après avoir été ligotés; d'autres ont été massacrés à coups de machettes ou ont été égorgés sur le pont de Tshopo dans la ville.
"Il semblerait que certains corps aient été décapités avant d'être jetés dans le fleuve. Certains corps auraient été enveloppés dans des sacs en plastique," a-t-elle ajouté.
Parmi les morts ont été recensés 103 civils et au moins 60 soldats et officiers de police. Mais le rapport indique qu'une vingtaine de cadavres non identifiés ont été également retrouvés dans le fleuve Tshopo à l'issue de l'émeute.
"Les autorités devraient prendre des mesures immédiates pour arrêter ceux qui ont ordonné ou participé à ce véritable massacre de civils, soldats et policiers," a-t-elle déclaré.
Le rapport a été rédigé par le Rapporteur spécial de l'ONU pour les exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires, Asma Jahangir, à l'issue de sa visite au Congo du 16 au 22 juin.
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