Dans une réunion avec des diplomates étrangers et des représentants de la société civile et des ONG le 11 juin, M. Yala a menacé d'envahir la Gambie. M. Yala a déclaré qu'il pourrait « écraser » la Gambie si le gouvernement de celle-ci ne cessait pas de « soutenir des actes subversifs contre le gouvernement de Bissau ». La Gambie, a-t-il ajouté, a été impliquée dans des tentatives de coup d'état contre son gouvernement en novembre 2001 et le 20 mai, ont rapporté les agences de presse.
Dans un communiqué musclé lundi, le ministère gambien des Affaires étrangères a souligné que le président Yahya Jammeh et son gouvernement avaient reçu les informations avec "consternation".
"Le gouvernement de la Gambie réfute catégoriquement les allégations comme fausses, sans fondements, mal intentionnées, regrettables et totalement contraires à l'esprit de bon voisinage que la Gambie a toujours promu et cultivé », stipule le communiqué.
La Gambie, poursuit le communiqué, a au contraire participé à une médiation de paix durant la lutte de pouvoir en Guinée-Bissau entre l'ex-président Joao Bernardo "Nino" Vieira et le défunt chef de l'état major, le général Ansoumane Mané de juin 1998 à mai 1999.
D'après le communiqué du ministère gambien des Affaires étrangères, « la Gambie sert aussi de coordinateur du « Groupe des amis de la Guinée-Bissau aux Nations Unies à New York», qui mobilise l'appui international en vue de la reconstruction de la Guinée-Bissau.
Outre le gouvernement gambien, les partis opposants en Guinée-Bissau ont également critiqué la menace de M. Yala d'envahir la Gambie. Le parti de la Résistance de la Guinée-Bissau a qualifié d' « obsession » le coup d'éclat du dirigeant bissau-guinéen, tandis que l'ancien parti au pouvoir, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, l'a également critiqué.
D'autre part, un journaliste a été arrêté en Guinée-Bissau, à cause des commentaires faits sur une station de radio privée au sujet des menaces de M. Yala à l'égard de la Gambie, a rapporté ce mardi l'agence de presse portugaise LUSA.
Joao de Barros, propriétaire du journal 'Diario de Bissau' qui a été fermé par le gouvernement l'an dernier, a été détenu lundi après avoir participé à une émission sur Radio Bombolom. Le journaliste a été invité à donner son avis sur le rejet par le parlement, le même jour, des propositions de budget public, a précisé LUSA. M. Barros, a ajouté LUSA, a déclaré à la radio que les menaces de recourir à la force militaire contre la Gambie étaient « pathétiques ».
M. Barros a été arrêté auparavant pour avoir été critique à l'égard du gouvernement.
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