sexuelle et la violence à motivation sexiste, a annoncé ce jeudi de la
capitale Kigali, la ministre du développement de la femme et de la parité des sexes, Angeline Muganza.
Le projet de 627 379 dollars financé par USAID, qui a été lancé jeudi,
comprend quatre volets. L'un d'entre eux consiste à mener une enquête pour
les femmes en âge de procréer couvrant la période précédant et succédant au
génocide de 1994. Les résultats de cette enquête devraient permettre de
mieux connaître la nature des violences sexuelles dont ont été victimes les
femmes de cette catégorie, les similarités et les différences parmi les personnes touchées, l'identité des auteurs de ces violences, le lieu, les
dates et les raisons de ces actes, a expliqué USAID-Rwanda ce jeudi.
Le second volet de ce projet consiste à former les fournisseurs de service
chargés de résoudre les questions liées à la parité des sexes et aux
violences sexuelles. Les responsables de la santé, de la police et les juges
des gacaca (tribunal traditionnel) recevront également une formation en vue d'aider les femmes et les jeunes filles ayant souffert pendant le génocide.
Des ONG seront chargées de mettre en place ce programme. Les activités de
sensibilisation et la mise à disposition de matériel de formation ont débuté
ce mardi.
« On prévoit de lancer une campagne de sensibilisation par le biais de la
radio et de la télévision, en vue de créer une prise de conscience
concernant l'ampleur et l'impact négatif des violences à caractère sexiste
dans la société, » a expliqué Mme Muganza.
Les efforts du gouvernement impliqueraient la société civile, les ONG et la
communauté internationale. Le fait que le ministère de la justice a commencé
à prendre des mesures en ce qui concerne les cas de violence et de sévices
sexuels témoigne de l'engagement du gouvernement, a rapporté mercredi l'
agence rwandaise d'information ARI.
Les statistiques ont révélé que pour 1 000 enfants violés, les tribunaux
traitent actuellement au moins 600 plaintes. Pour 300 de ces viols, les
auteurs ont déjà été reconnus coupables, tandis que pour 200 autres viols,
la responsabilité des personnes accusées est seulement présumée.
Lors de son allocution prononcée à l'occasion du lancement de ce programme
de 18 mois, Mme Muganza a fait savoir que l'on ne connaît pas encore le
nombre exact de survivants de violences sexuelles et à caractère sexiste
perpétrées entre 1990 et 1994, mais on estime à 250 000 environ le nombre de
femmes violées et à 30 000 le nombre de grossesses causées par des viols. »
Elle a ajouté qu'une étude réalisée en 1999 par Avega-Aghozo sur la violence
contre les femmes au Rwanda a révélé que 80,9 pour cent des survivants
montraient des signes de traumatisme, 69 pour cent étaient séropositifs, 13
pour cent avaient des vertèbres cassées, 12 pour cent avaient perdu l'usage
de leurs jambes et 7,9 pour cent avaient été amputés de leurs jambes. Cette
étude portait, a-t-elle précisé, sur les tortures physiques et
psychologiques et les actes de violence sexuelle commis pendant le génocide.
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