du « génocide de plus de 3,5 millions de personnes » en RDC, et lui impute
notamment la responsabilité des « crimes, massacres, viols, égorgements et crucifiements » perpétrés récemment à Kisangani. Dans une requête d'instance déposée mardi au Greffe de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye aux Pays-Bas, le gouvernement congolais affirme que le Rwanda s'est rendu coupable « d'actes d'agression armée » en RDC depuis août 1998 entraînant des « massacres humains à grande échelle » dans les provinces du Sud Kivu et de Katanga Orientale à l'est du pays.
Dans sa requête, la RDC accuse les troupes rwandaises et leurs alliés
rebelles congolais, le Rassemblement congolais pour la démocratie, de vols
et violences sexuelles, d'assassinats et d'enlèvements des acteurs
politiques et activistes des droits de l'homme, de pillages systématiques
des institutions publiques et privées, d'expropriations des biens de la
population civile, ainsi que d'arrestations et de détentions arbitraires en violation notamment de la Charte des Nations Unies, de l'Organisation de l'unité africaine et de la Déclaration internationale des droits de l'homme.
La RDC réclame le retrait « immédiat et sans condition » des troupes
rwandaises du territoire congolais et demande que les citoyens congolais
aient droit à obtenir le dédommagement de tous méfaits imputables au Rwanda.
La RDC a également déposé une demande en indication de mesures
conservatoires en attendant l'arrêt de la CIJ qui pourrait ne pas être rendu
avant plusieurs années. Ces mesures permettraient « d'empêcher que des
préjudices irréparables soient causés à ses droits légitimes [de la RDC] et
à ceux de sa population du fait de l'occupation d'une partie de son
territoire par les troupes rwandaises ». Elle souligne que « ne pas ordonner dans l'immédiat les mesures sollicitées conduirait à des conséquences humanitaires non réparables ni à court terme ni à long terme ».
L'envoyé spécial du Rwanda auprès de la RDC, Patrick Mazimhaka, a rejeté les
accusations de Kinshasa. Il a affirmé à IRIN ce mercredi que le Rwanda n'a
rien à se reprocher, ajoutant que des civils ont été victimes, dans cette
région de la RDC, de négligence, de pauvreté, de maladies, de l'insuffisance d'infrastructures, de fournitures médicales, de vivres et du manque d'accès pour les organisations humanitaires. « Le Rwanda ne peut en être tenu responsable, » a-t-il souligné.
Le ministre rwandais des affaires étrangères s'est refusé mercredi à toute déclaration, précisant cependant que le gouvernement préparait sa réponse.
Des audiences se tiendront à la Cour internationale de justice sur la
demande en indication des mesures conservatoires le 13 juin 2002 et en cas de nécessité, le 14 juin, a informé la CIJ.
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