Le ministre de la RDC responsable des droits de l’homme, Ntumba Luaba Lumu, a soutenu lundi devant des journalistes à Genève, que les troupes rwandaises et des éléments de la rébellion ont procédé à "des représailles organisées et disproportionnées contre une population civile sans défense", ajoutant qu’il avait demandé au Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Mary Robinson, d’enquêter sur ces tueries, selon des agences de nouvelles.
M. Lumu a indiqué que son gouvernement soumettrait mardi sa requête à la Cour internationale de justice, à La Haye (Pays-Bas) pour porter des accusations contre le Rwanda pour "violations multiples et massives des droits de l’homme", selon Reuters. Associated Press rapporte que M. Lumu a déclaré que la RDC invoquerait des infractions à la Convention internationale contre le crime de génocide et à d’autres accords internationaux sur les droits de l’homme.
Le Rwanda a pour sa part accusé l’Union européenne, la France et le gouvernement de la RDC de "conspiration", à la suite de récentes déclarations attribuant à l’armée rwandaise ou au Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, la responsabilité de ces tueries, a indiqué l’AFP. L’agence a rapporté les propos d’un porte-parole du gouvernement rwandais, Joseph Mutaboba, qui a déclaré qu’il faut que la France, l’Union européenne et Kinshasa "apportent des preuves pour soutenir leurs accusations". Le 20 mai, le représentant permanent du Rwanda auprès de l’ONU, Anastase Gasana, a affirmé devant le Conseil de sécurité que l’armée rwandaise ne se trouvait plus à Kisangani depuis l’été 2000. Il a décrit les accusations du gouvernement de Kinshasa sur le rôle qu’aurait prétendument joué le Rwanda dans les tueries de Kisangani, comme étant "fausses et totalement dénuées de fondement".
Un rapport rendu public la semaine dernière par un organisme de défense des droits de l’homme basé à New York, Human Rights Watch (disponible via Internet sur http://www.hrw.org/) affirme qu’à la suite d’un soulèvement par des éléments dissidents du RCD-Goma (le gouvernement de facto dans cette région) les corps de "douzaines de policiers, soldats et civils congolais", emprisonnés au premier jour des combats (14 mai), ont ensuite été découverts flottant sur la rivière Tshopo, "confirmant les pires craintes de leurs proches, soit qu’ils avaient été exécutés sommairement". Des maisons et presbytères ont été pillés, et des femmes du quartier Mangobo, violées, a aussi signalé Human Rights Watch.
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