"Soixante pour cent des enfants en âge scolaire ne vont pas à l'école, le taux d'abandon scolaire est élevé, les services de santé adéquats ne sont pas disponibles et 90 pour cent du budget de la santé est issu de financements extérieurs », précise le rapport du Commissariat au Comité des droits de l'enfant.
L'immunisation nationale a grimpé de 37 pour cent, en 1986, à 60 pour cent en 1993, stipule le rapport, mais les pratiques traditionnelles incluant les mariages précoces et la circoncision des garçons et des filles causent de graves problèmes aux enfants et aux femmes.
"Les filles sont forcées à se marier alors qu'elles sont encore adolescentes (13 ou 14 ans). La circoncision des garçons âgés de 9 à 13 ans, et des filles de 7 à 12 ans chez les ethnies Fula et Mandingues sont les pratiques les plus cruelles et les plus préjudiciables. Il n'existe pas de mesures efficaces au niveau national pour les éliminer », note le rapport.
Le ministre de la Justice de la Guinée-Bissau, Dionisio Cabi a déclaré devant le Comité que son pays, peuplé de 1,2 million d'habitants, était l'un des plus pauvres du monde, avec 55 pour cent de la population âgée de moins de 18 ans. Le ministre a indiqué que le gouvernement a reconnu les besoins du secteur social.
"Le conflit militaire et politique en 1998 et en 1999 a détruit l'infrastructure dans le pays, y compris les écoles, les hôpitaux et les routes. Les enfants et les femmes sont les plus affectés par cette destruction », a constaté affirmé M. Cabi, ajoutant que des stratégies visant à pallier à ces problèmes ont été développées, notamment la ratification des conventions internationales.
Le gouvernement, a encore déclaré M. Cabi devant le comité, a également identifié la drogue, la prostitution, le travail des enfants, les enfants soldats et la présence des mines terrestres dans le pays comme d'autres domaines d'action prioritaire. « La solution des problèmes passe notamment par une bonne gouvernance, par le respect des droits de l'homme, par la lutte contre la corruption et par la mise en oeuvre de mesures favorisant le bien-être des enfants », a-t-il souligné.
Le comité des droits de l'enfant, du Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, qui a examiné l'application par la Guinée-Bissau des dispositions de la Convention sur les droits de l'enfant et a manifesté son inquiétude, achèvera sa session le 7 juin. Le pays a signé la convention le 26 janvier 1990 et l'a ratifiée le 20 août 1990.
Le rapport de la Guinée-Bissau est disponible à l'adresse http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/CRC.C.3.Add.63.
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