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Le RCD aurait commis des "violations graves des droits de l’homme", selon l’ONU

La MONUC, la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC), a accusé le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), un mouvement d’opposition armée soutenu par le Rwanda, d’avoir commis des "violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire" dans la ville de Kisangani, dans l’est du pays, où le RCD constitue l’autorité administrative de facto.

"A la lumière de preuves accablantes et ce, même si les représailles exercées par le RCD tirent leur origine d’une mutinerie, la MONUC juge injustifiables et inacceptables les exactions qui ont été commises", a indiqué la mission jeudi, dans un rapport préliminaire sur la mutinerie survenue au sein du RCD-Goma à Kisangani, du 14 au 21 mai.

Bien qu’elle n’ait pas fini d’établir la liste définitive des victimes, la MONUC a jusqu’ici recensé 23 victimes, notamment des civils, qui ont perdu la vie au début des hostilités, en matinée du 14 mai. Les 15 et 16 mai, des exécutions ont eu lieu sur le pont Tshopo de Kisangani et à l’embarcadère UNIBRA. Le personnel de la MONUC a signalé que des cadavres ont été vus flottant sur le fleuve Congo, dont certains mutilés et placés dans des sacs de plastique. On a retrouvé 20 autres cadavres dans une fosse commune, à l’est de l’aéroport.

Mercredi, un porte-parole de l’ONU a précisé que l’on ne comptait aucune victime provenant du groupe de 53 policiers sélectionnés pour suivre une formation d’instructeurs de police "Je peux confirmer qu’ils sont tous vivants", a déclaré Fred Eckhard lors d’un point de presse à New York. "La mission de l’ONU nous avait indiqué que quatre agents de police avaient été tués la semaine dernière, mais ils ne faisaient pas partie des agents présélectionnés", dit-il.

Dans une entrevue accordée mercredi à la radio de la Voix de l’Amérique, le porte-parole du RCD-Goma, Kin Kiey Mulumba, a déclaré que son organisation réclamait la mise en place d’une commission indépendante internationale d’enquête.

"Tuer un homme, qu’il soit Tutsi, Hutu ou Muntu, constitue une atrocité. Nous devons absolument condamner ces atrocités, d’où qu’elles proviennent. Le RCD, dit-il, fait maintenant l’objet d’accusations, mais je me demande dans quel intérêt notre mouvement se serait engagé dans une opération diabolique ayant pour conséquence de noircir sa propre image? Et qui donc profite de ces sombres événements?"

Pendant ce temps, le Représentant spécial du Secrétaire général Kofi Annan pour la RDC et Chef de la MONUC, Amos Namanga Ngongi, s’est rendu mercredi à Kisangani alors que la mission de l’ONU poursuivait son enquête pour connaître le nombre des victimes provoqués par la tentative de mutinerie de la semaine dernière, dans cette localité stratégique, rapportait le Centre de nouvelles ONU. M. Ngongi a rencontré une délégation de haut niveau du RCD-Goma, de même que l’évêque Konsego. Ce dernier a déclaré que la démilitarisation de Kisangani constitue un condition préalable pour ramener la paix dans la ville.

M. Ngongi avait indiqué mardi que des arrestations et des exécutions continuaient d’être pratiquées à Kisangani. "Une semaine plus tard, nous recevons des allégations inquiétantes relatives à des violations graves des droits de l’homme", a affirmé M. Ngongi, qui venait d’assister à une rencontre du Conseil de sécurité de l’ONU portant sur la région des Grands Lacs. Il a exhorté le RCD-Goma à garantir le maintien de l'ordre pour assurer la protection de la population civile à Kisangani, puisque, de facto, le mouvement contrôle la ville.

Il a de plus ajouté qu’à la suite des combats de la semaine dernière, le Conseil de sécurité pourrait adopter des actions plus vigoureuses pour appuyer la mise en œuvre de ses résolutions en faveur d’une démilitarisation de la ville. Jusqu’à présent, dit-il, le Conseil a résisté "de façon quasi-unanime" aux propositions visant à modifier le mandat de la MONUC, pour le faire passer du maintien à l’imposition de la paix.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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