"En démentant notre rapport de cette manière, le président Obasanjo nie effectivement la gravité des massacres perpétrés par l'armée à Benue », a rétorqué Peter Takirambudde, directeur exécutif de la Division Afrique d'HRW, stipule la lettre.
L'organisation HRW a publié le rapport d'une enquête effectuée dans l'Etat de Benue le 3 avril, soulignant que l'armée a tué plus de 200 civils non armés et a procédé à une destruction d'envergure du 22 au 24 octobre 2001, lors d'une opération qui a suivi le meurtre de 19 soldats dépêchés pour apaiser la violence armée entre les ethnies tiv et jukun.
Or mercredi, l'agence PANA a cité ces propos de M. Obasanjo : « J'ai rejeté le rapport avec le dédain qu'il mérite car il ne condamne pas les meurtres des soldats qui ont été dépêchés pour séparer les Jukun et les Tiv, qui se battaient. Parlez-vous des droits de l'homme uniquement lorsque des soldats tuent des civils ? Les dix-neuf soldats décapités n'étaient-ils pas des être humains ? ».
HRW a indiqué jeudi: « Nous regrettons profondément qu'outre le fait de mal informer sur le contenu de notre rapport, le président Obasanjo refuse encore de condamner le massacre commis par l'armée nigériane ». Elle a ajouté que « les tueries de représailles commises par l'armée constitue des violations graves des droits de l'homme pour lesquelles le président Obasanjo ne devrait pas permettre aux auteurs de s'en sortir impunément ».
Le groupe de défense des droits de l'homme a exhorté le Nigéria à faire comparaître devant la justice les personnes ayant commis les meurtres. [La lettre peut être consultée sur http://hrw.org/press/2002/04/nigeria0418-ltr.htm.]
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