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L'éducation reste inaccessible pour des millions d'enfants

En Afrique subsaharienne, quatre enfants en âge d'aller à l'école primaire sur dix n'y vont pas, selon un nouveau rapport de l'Institut de statistique de l'UNESCO. Et seule une petite proportion de ceux qui y vont obtiennent un niveau de compétences de base, précise ce rapport.

Le rapport, intitulé "Statistiques de l'Education 2001 - Rapport régional sur la région subsaharienne de l'Afrique'', est une « vaste étude régionale sur l'éducation en Afrique [qui] fait le point sur la situation de l'éducation dans 49 pays de la région , pour l'année 1998-1999, à tous les niveaux d'enseignement, de la maternelle au troisième cycle », selon l'UNESCO.

« Les défis éducatifs posés aux pays d'Afrique subsaharienne sont considérables », a indiqué l'UNESCO dans un communiqué daté du 12 avril. « La pauvreté, le virus du Sida, la guerre et les conflits civils ainsi qu'une forte croissance démographique constituent des obstacles importants pour tous les gouvernements et populations de la région.

" Un accroissement continu et sensible du taux de croissance du PIB semblerait être une condition importante pour améliorer l'accès à l'éducation ", conclut le rapport.

Le rapport identifie en outre un " éventail de priorités fondamentales " pour lesquelles une action résolue pourrait changer la situation : les gouvernements doivent reconnaître le rôle crucial de l'éducation en matière de développement, améliorer les capacités des établissements et du personnel enseignant, élargir l'accès et accroître l'équité tout en améliorant la qualité et l'utilité de l'éducation dispensée.

Les données de ce rapport proviennent des réponses des autorités nationales au questionnaire annuel sur l'éducation émanant de l'Institut, mais aussi d'autres sources internationales comme les Divisions des statistiques et de la population des Nations unies ou la Banque mondiale.

Il ressort du rapport que l'éducation pré-primaire est extrêmement limitée dans la région et ne concerne qu'un enfant sur dix, soit quatre millions d'enfants. La situation varie beaucoup d'un pays à l'autre, 62 pour cent des enfants scolarisés habitant l'Afrique de l'Est ou l'Afrique australe. Les écoles maternelles sont en grande partie privées, s'occupant de plus de 8 enfants scolarisés sur 10.

L'éducation primaire est « de toute évidence la priorité » pour la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, mais l'accès reste un problème essentiel. Selon le rapport, seuls 60 pour cent des enfants de la région en âge d'aller en primaire y étaient effectivement inscrits pendant la période de l'enquête. Ce chiffre recouvre pourtant d'énormes différences d'un pays à l'autre. Au Niger, par exemple, seuls 26 pour cent des enfants de cette classe d'âge allaient à l'école, contre 93 pour cent à l'île Maurice.

Se basant sur ces chiffres, le rapport estime à 38 millions le nombre d'enfants d'Afrique subsaharienne en âge d'aller en primaire mais ne fréquentant pas l'école en 1998. Environ 60 pour cent d'entre eux vivaient dans les pays d'Afrique centrale ou de l'Ouest.

Les données indiquent aussi un taux de redoublement " relativement élevé " dans la région : en moyenne, 17 pour cent des élèves redoublent une classe.

L'enseignement secondaire, souligne le rapport, " demeure peu répandu en Afrique subsaharienne " et on ne dispose pas de données complètes pour tous les pays de la région. Scolarisation tardive et forts taux de redoublement signifient en outre que, dans de nombreux pays, une majorité d'enfants en âge d'aller dans le secondaire sont toujours à l'école primaire. Dans les 21 pays pour lesquels on dispose de chiffres, seuls 19 pour cent en moyenne des jeunes gens de cette classe d'âge sont inscrits dans le secondaire. Dans cinq pays (Burkina Faso, Tchad, Guinée, Mozambique et Niger), ils sont moins de 10 pour cent.

Il ressort également des données à l'échelon régional, que les garçons sont beaucoup plus nombreux que les filles à être inscrits dans le secondaire. Dans certains pays comme le Bénin, le Tchad, la Guinée-Bissau et le Togo, les garçons sont plus de deux fois plus nombreux que les filles dans les classes du secondaire.

Il existe cependant des exceptions à cette règle, comme le Botswana, le Lesotho et la Namibie, où les filles sont majoritaires dans l'enseignement secondaire.

Tous pays confondus, la moyenne est de 40 élèves par enseignant dans la région, mais, une fois encore, la situation varie considérablement d'un pays à l'autre. Au Mozambique, en Ouganda, au Tchad, au Mali et au Congo, elle est de plus de 60 élèves. " Il faut souligner, ajoute le rapport, que des moyennes nationales de 60 élèves ou plus par enseignant signifient en fait qu'il peut y avoir dans les pays des enseignants ayant en charge cent élèves ou plus ".

Les enseignants de la région sont généralement peu qualifiés, avec des différences considérables d'un pays à l'autre. Dans les 16 pays ayant fourni des chiffres sur l'éducation pré-primaire, seuls 30 pour cent des maîtres en moyenne ont reçu une quelconque formation. La situation est un peu meilleure dans le primaire, mais de nouveau extrêmement variable. En Guinée équatoriale, 100 pour cent des enseignants du primaire ont reçu un minimum de formation, contre 28 pour cent en Guinée-Bissau. Dans la moitié des 26 pays pour lesquels on dispose de chiffres, 20 pour cent des instituteurs n'ont reçu aucune formation. En maternelle, les femmes représentent 90 pour cent des enseignants, mais seulement 37 pour cent dans le primaire, 31 pour cent dans le secondaire, et 28 pour cent dans le troisième cycle.

Les dépenses totales d'éducation varient de 1 pour cent du PIB en Sierra Leone à plus de 10 pour cent au Zimbabwe (10,1 pour cent) et au Lesotho (13,2 pour cent. L'argent sert essentiellement aux dépenses de fonctionnement - y compris les salaires des enseignants et l'achat de matériel -, et l'enseignement primaire reçoit la part du lion.

Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, tous les pays et/ou territoires de la région, à l'exception de Ste Hélène, de la Sao Tome and Principe, et des Seychelles, ont une université. Cependant, l'enseignement supérieur reste « marginal »avec uniquement un million et demi d'étudiants inscrits dans ces institutions (à l'exclusion du Nigéria, pour lesquels les données n'ont pas été fournies). Le rapport constate que beaucoup d'étudiants, surtout ceux effectuant une recherche avancée, doivent étudier à l'étranger car les programmes ne sont pas disponibles dans leurs pays.

Le rapport complet, disponible en anglais et français, peut être téléchargé à l'adresse http://www.uis.unesco.org/en/pub/pub0.htm



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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