Jacqueline Moudeina avait déposé des plaintes au Tchad contre un certain nombre de complices de Habré, parmi lesquels beaucoup sont encore au pouvoir. Elle est également un des avocats dans l’ affaire contre Habré au Sénégal, où il vit, a précisé Amnesty.
M. Habré, président de 1982 à 1990, année à laquelle il a été déchu, aurait commis de graves atteintes aux droits de l'homme. En août 2001, Amnesty avait demandé que le gouvernement sénégalais livre M. Habré afin qu'il soit jugé pour crimes de torture. Des victimes tchadiennes et des militants des droits de l'homme avaient aussi participé dans la campagne contre M. Habré.
L'une des rares avocates au Tchad, Mme Moudeina consacre une grande partie de son temps à une ONG locale, ATPDH. Le 11 juin 2001, lorsqu'elle a pris part à une manifestation pacifique contre les élections frauduleuses, un escadron de sécurité d'un des hommes qu'elle poursuivait en justice a jeté une grenade sur elle. (Elle) a été obligée de se rendre à Paris pour traitement », a rapporté Amnesty.
Portant le nom du premier secrétaire général d'Amnesty, et décerné conjointement par dix ONG des droits de lhomme, le prix est la récompense la plus élevée qui soit remise pour une oeuvre dans le domaine de la justice criminelle internationale depuis 1993. Il est décerné annuellement à un individu ou à une organisation «qui a fait montre d'un courage exceptionnel dans le combat contre des violations des droits de l'homme ».
Les bénéficiaires ont été entre autres, Peace Brigades International, Immaculée Birhaheka (République démocratique du Congo), Natasa Kandic (Yougoslavie), Eyad El Sarraj (Palestine), Samuel Ruiz Garcia (Mexique), Clement Nwankwo (Nigéria), Asma Jahangir (Pakistan) et Harry Wu (Chine).
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