A la veille de la commémoration, le président rwandais, Paul Kagame, a déclaré aux journalistes que les Rwandais ne devaient plus être les otages de l'histoire, a rapporté la Radio rwandaise. « Je pense que ce qu'il convient de souligner en une telle occasion c'est, bien entendu, la reconstruction, mais en gardant bien à l'esprit les causes sous jacentes de qui est arrivé en 1994 », a affirmé M. Kagame.
"Je pense que vous devez œuvrer à la réconciliation, vous devez vous attaquer aux problèmes des droits de l'homme, vous devez demander à la population de participer à la reconstruction de notre nation, et ne pas être pris en otage par l'histoire, mais plutôt en tirer des enseignements et avoir la capacité d'aller de l'avant », a-t-il déclaré.
Au moins 500 000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués durant les cent jours du génocide déclenché après qu'avion transportant le président rwandais hutu, Juvénal Habyarimana et son homologue burundais, Cyprien Ntayamira, a été abattu le 6 avril 1994 alors qu'il approchait de l'aéroport de Kigali, a noté AP.
Les massacres ont cessé lorsque le Front patriotique rwandais, dominé par les tutsis, a chassé le gouvernement extrémiste hutu le 4 juillet 1994. Après le génocide, les morts ont souvent été enterrés à la hâte dans des fosses communes dans l'objectif d'éviter la propagation des maladies, a ajouté AP. Une cérémonie d'ensevelissement a eu lieu, chaque année, à l'occasion de l'anniversaire du génocide dans différentes parties du pays, a ajouté l'agence de presse.
M. Kagame a indiqué que son gouvernement appuyait en principe l'établissement d'un fonds consolidé pour les survivants du génocide, un fonds qui brassera des ressources de sources variés, notamment des biens des personnes condamnées par les tribunaux pour avoir participé au génocide.
D'un autre côté, M. Kagame a indiqué aux journalistes, qui lui demandaient s'il était satisfait du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), sis à Arusha, que le tribunal « a de nombreux problèmes qui devraient être aplanis pour s'assurer qu'il ne perde pas sa crédibilité ».
"Je pense qu'il existe plusieurs problèmes en termes de ressources », a souligné M. Kagame. « D'une part, d'aucuns pensent qu'il consomme beaucoup de ressources. D'autre part, certains pensent qu'il ne fait pas assez avec ces ressources en ce qui concerne le nombre de personnes qu'il amène devant la justice, le nombre de celles qu'il peut inculper, de ces suspects du génocide ».
Il a mentionné les allégations selon lesquelles certaines personnes prenant part au processus juridique sont soupçonnées de génocide, et le manque de protection des témoins, comme parmi les autres facteurs ayant conduit à une insatisfaction à l'égard du tribunal.
"Si les allégations sont vraies, il faudrait alors les traiter sérieusement. Si elles ne sont pas vraies, il faudrait alors convaincre l'opinion publique que ce n'est pas le cas, et des faits doivent être présentés, pour que le TPIR ne perde pas sa crédibilité », a-t-il poursuivi.
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