Raphaël Paluku Kyana, directeur de Radio rurale de Kanyabayonga, a été arrêté le 9 mars à Bunagana, une ville située le long de la frontière congolaise avec l'Ouganda, alors qu'il se rendait à un séminaire sur la communication dans la capitale kenyane, Nairobi. Selon les dernières informations parvenues à JED, les autorités réclament de l'argent à M. Paluku Kyana après lui avoir confisqué tous ses papiers d'identité et ses documents de voyage.
JED a également rapporté l'arrestation de Wema Kennedy, directeur de Radio Muungano, le 7 mars à Beni par des officiers de l'agence de renseignements du Rassemblement congolais pour la démocratie-Mouvement de libération (RCD-ML), mouvement de l'opposition armée soutenu par l'Ouganda. On lui reproche d'avoir annoncé sur les ondes de sa radio que le chef de file du RCD-ML, Mbusa Nyamwisi, se trouvait à Kampala, en Ouganda, lors de l'ouverture du dialogue intercongolais le 25 février à Sun City, en Afrique du Sud.
En début de semaine, JED a publié un communiqué dans lequel il accuse la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), d'inciter "directement ou indirectement la haine et la violence" contre les délégués du dialogue intercongolais qui "ne partagent pas les vues du gouvernement [congolais]". JED qualifie cette attitude "d'exploitation honteuse par les politiciens congolais de la misère du peuple à des fins politiques".
Parallèlement, une autre organisation non gouvernementale pour la défense des médias, Reporters sans frontières, a fait part au gouvernement rwandais de son inquiétude concernant l'assassinat d'un journaliste local dans la capitale Kigali, appelant à une enquête impartiale et rapide. Le journaliste Jean-Marie Hategekimana de l'hebdomadaire officiel Imvaho a été assassiné avec trois autres personnes dans la nuit du 11 au 12 mars dans un bar du quartier de Gatenga de la capitale, a rapporté RSF.
M. Hategekimana discutait avec ses trois compagnons, dont un responsable du groupe Ibuka - qui réunit plusieurs associations de survivants du génocide, lorsque deux individus armés ont fait irruption dans le bar. Après avoir dévalisé les quatre hommes, ils les ont tués et se sont enfuis. Les quatre victimes étaient mortes lors de leur arrivée à l'hôpital. "Ce massacre ne doit en aucun cas rester impuni," a déclaré le secrétaire général de RSF, Robert Ménard, dans sa lettre au ministre de la sécurité intérieure du Rwanda, Jean de Dieu Ntiruhungwa, et au ministre de la justice, Jean de Dieu Mucyo.
RSF a précisé que l'enquête n'avait pas encore établi si M. Hategekimana, enterré le 14 mars, avait été ciblé parce qu'il était journaliste.
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