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Washington condamne le Congo pour son manque de respect des droits de l'homme

Dans ses rapports par pays centrés sur les pratiques des droits de l'homme,
publiés lundi, le Département d'Etat américain a déclaré que le régime du
président Denis Sassou-Nguesso avait continué de ne pas respecter les droits
de l'homme au cours de l'année 2001.

Malgré quelques améliorations observées dans certains domaines, le document constate " la persistance de graves problèmes ". Les forces de l'ordre sont responsables " d'exécutions extrajudiciaires, d'exécutions sommaires, de viols, de brutalités, de sévices corporels sur les détenus et la population civile, d'arrestations et de détentions arbitraires, de pillages et de
corruption ".

Selon certaines informations, les forces de l'ordre exécuteraient
sommairement les soldats accusés de violences, lisait-on, citant le cas d'un homme arrêté après avoir abattu un officier supérieur en août 2001, et
contraint sommairement " de s'exécuter ".

Contrairement aux années précédentes, aucune information ne fait état
d'exactions commises par des " forces indisciplinées ", indique le rapport.
Les membres des forces de l'ordre n'hésitent pas à brutaliser les citoyens, piller leur habitation, soutirer de l'argent lors des passages aux postes de contrôle, exercer des sévices pour forcer des confessions ou punir des détenus et violer des femmes incarcérées.

" Une enquête réalisée auprès de 2 000 personnes par la police en août et en
septembre révèle que sur les 81 pour cent d'entre elles qui ont eu affaire à
la police, plus de 65 pour cent se sont plaintes des traitements reçus, " a ajouté le Département d'Etat.

Les mauvaises conditions de détention, l'entassement dans les cellules,
l'insuffisance de nourriture et de soins médicaux seraient dûs à un manque
de ressources. Les femmes sont incarcérées avec les hommes, les jeunes avec les adultes, et les détenus en attente de jugement avec les prisonniers condamnés.

L'absence d'un système judiciaire approprié a également été attribuée à la précarité des ressources. " En pratique, le système judiciaire continue d'être corrompu, surchargé, assujetti à l'influence politique et manque de ressources financières ". Il ne reste quasiment plus rien des dossiers judiciaires, des décisions des tribunaux et des textes de loi, pillés pendant les conflits civils de 1993-94, 1997 et 1998-99.

Les femmes continuent d'être victimes de discrimination au sein du système
judiciaire : l'adultère est illégal pour les femmes mais légal pour les
hommes ; la polygamie est légale mais la polyandrie ne l'est pas. Tandis que
le Code pénal stipule que 30 pour cent des biens d'un homme doivent être
hérités par sa femme, dans la pratique, la femme perd bien souvent tous ses droits d'héritage à la mort de son mari, notamment dans le cas des mariages traditionnels ou coutumiers.

Le groupe ethnique des pygmées, qui compte des dizaines de milliers de
personnes, ne bénéficie pas d'une égalité de traitement dans une société à prédominance Bantu, affirme le Département d'Etat. " Les pygmées ont été fortement marginalisés dans les secteurs de l'emploi, la Santé et
l'éducation, en raison principalement de leur isolement dans des zones
forestières retirées. Ils sont généralement considérés comme des êtres " inférieurs sur le plan social " et ne sont que très rarement autorisés à s'exprimer sur le plan politique dans une société où grand nombre de citoyens ignorent jusqu'au concept du vote.

Le gouvernement de M. Sassou-Nguesso s'est également opposé au retour de
certains citoyens congolais en exil. Des responsables du gouvernement
précédent, dont l'ancien président Pascal Lissouba et l'ancien premier
ministre Bernard Kolelas, vivent en dehors de la République du Congo, selon
le rapport. A deux reprises cette année, M. Kolela a voulu rentrer au Congo mais ses tentatives ont échoué face à l'intervention du gouvernement et au refus des compagnies aériennes de l'accueillir à bord de leurs appareils.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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