(TPIR) sis à Arusha en Tanzanie, le sénateur américain Russ Feingold a
exprimé mardi son " soutien fort et continu " à l'égard du travail accompli
par le tribunal.
" Je porte un intérêt plus que théorique au travail du Tribunal et je mesure le profond impact de ses exemples judiciaires sur le développement d'une
culture de responsabilité en Afrique et dans le reste du monde, " a déclaré
le sénateur du Wisconsin et président du sous-comité africain du comité des
relations extérieures au sein du Sénat américain.
Les responsables du Tribunal qu'ont rencontrés M. Feingold et l'ambassadeur
américain en poste en Tanzanie, Robert Royall, ont insisté sur la nécessité
d'apporter une réponse positive à une requête soumise au Conseil de sécurité
des Nations Unies sollicitant le renforcement de personnel judiciaire au
sein du Tribunal, selon un communiqué de presse du TPIR. A la suite des
plaintes concernant la lenteur des procès et les frais encourus, une demande a été soumise pour obtenir 18 juges supplémentaires afin d'accélérer les procédures judiciaires.
Dans le cas du Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY), 27 juges supplémentaires ont été élus en 2001 pour des raisons similaires.
Le signe d'assentiment manifesté par le sénateur fait suite à une déclaratio
n prononcée la semaine dernière par l'ambassadeur extraordinaire pour les
crimes de guerre, Pierre-Richard Prosper, déclarant que les Etats-Unis
souhaitent que le TPIR et le TPIY achèvent leurs travaux d'ici 2007 ou 2008.
M. Prosper, cité par Internews, a déclaré que le processus d'élaboration
d'une " stratégie de fin de jeu " n'était pas simple, surtout lorsqu'on
réfléchit à la " question légitime de ce que l'on devra faire des dossiers
en attente après la fermeture des tribunaux ".
" Nous continuerons d'encourager les deux tribunaux à fournir le maximum
d'efforts et à travailler le plus vite possible, sans compromettre le bon
déroulement de la justice, afin de nous rapprocher de la fermeture que nous attendons, " selon ses propos rapportés par Internews.
Quant à la question des suspects en exil dans certains pays recherchés par
le TPIR, M. Prosper a affirmé que les Etats-Unis sont totalement engagés à
utiliser toute l'influence qu'ils pourraient avoir afin d'inciter les divers Etats à coopérer avec le Tribunal. " Nous voulons apporter notre soutien car nous reconnaissons que le tribunal ne peut pas progresser et achever sa mission tant que les suspects sont en liberté. "
Il a ajouté que les Etats-Unis allaient se montrer plus " agressifs " pour tenter de convaincre les divers gouvernements, dont la République
démocratique du Congo et les Etats européens, de transférer les accusés au
Tribunal, selon Internews.
M. Prosper a précisé que les Etats-Unis allaient, dans les mois à venir,
multiplier les annonces sur le programme américain de récompense pour toute personne détenant des informations liées aux personnes accusées de génocide, a ajouté l'agence. Le gouvernement américain offre actuellement jusqu'à cinq
millions de dollars pour des informations conduisant au transfert d'un suspect au TPIR ou à son inculpation par le TPIR dans le cadre des enquêtes sur le génocide rwandais.
Il a réitéré la réserve de Washington sur la création d'un tribunal pénal
international que préconisent les organisations internationales des droits de l'homme, précisant que le gouvernement américain souhaite " encourager les Etats à exercer leurs responsabilités et leur autorité souveraine pour poursuivre les criminels de guerre et condamner les violations là ou elles se produisent ".
" Quels que soient les efforts des tribunaux internationaux, ils ne
remplaceront jamais une communauté pour le règlement des problèmes liés à la justice, " selon ses propos cités par Internews.
En 2001, les Etats-Unis ont alloué 20,2 millions de dollars au TPIR et 22,6 millions de dollars au TPIY. Ces chiffres sont considérablement plus élevés que les 3,8 millions de dollars et 9,1 millions de dollars octroyés
respectivement aux deux tribunaux en 1995. A la question de savoir si les
Etats-Unis envisageaient de retirer leur soutien financier auprès des
Tribunaux, un responsable du département américain chargé des questions de crimes de guerre a confirmé à IRIN que la réponse était non. Washington est le seul donateur à apporter un soutien aussi important, a-t-il dit, et l'administration américaine entend que les deux tribunaux conduisent leur
mandat à bonne fin.
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