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Les groupes de survivants priés de " réexaminer " leur décision de boycotter le TPIR

Le greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Adama Dieng, a invité les associations de survivants du génocide à réexaminer leur décision d'interrompre leur coopération avec le tribunal, ont confirmé lundi à IRIN des responsables du TPIR.

L'appel de M. Dieng aux associations Avega Agahozo et Ibuka, regroupant des
survivants du génocide rwandais de 1994, a été lancé vendredi. Le TPIR
souhaite que les associations " réexaminent" leur décision, ont fait savoir des responsables interrogés mais refusant de donner plus de précisions.

Avega Agahozo, une association composée de veuves du génocide, et Ibuka - signifiant 'se souvenir' en kinyarwanda - ont déclaré dans un communiqué de presse publié le 24 janvier qu'elles suspendaient leur coopération avec le TPIR, et invitaient le gouvernement rwandais à suivre leur exemple " tant
que le TPIR ne corrigeait pas toutes ses erreurs et n'accordait pas une
importance suffisante aux victimes ", a rapporté l'agence de presse
indépendante Hirondelle le 25 janvier.

M. Dieng a déclaré à des journalistes dans la capitale rwandaise, Kigali,
que des mesures " seront prises dès que nous aurons des éléments de preuve
soutenant les accusations faites par ces associations ", selon un bulletin
de la radio rwandaise.

Les associations ont déclaré que leurs membres ne viendraient pas déposer
leurs témoignages devant des " gens qui nous ridiculisent et traitent notre
souffrance comme une banalité".

Elles ont accusé le TPIR, entre autres, de recruter des enquêteurs de
défense parmi des suspects de génocide ou des membres de leur famille,
n'accordant pas une attention suffisante à la sécurité des témoins à charge, de " persécuter et de harceler les témoins à charge du Rwanda, notamment les femmes ", et de permettre aux avocats de la défense de souiller le nom d'Ibuka et de ses membres en les décrivant comme étant des " syndicats de témoins ".

Hirondelle a rapporté que la décision de ces associations est vraisemblablement due au traitement " controversé " accordé par le TPIR à un
témoin protégé, " TA ", victime de viol, et la réponse du tribunal apportée à cette affaire.

"TA" est venue déposer son témoignage du 24 octobre au 8 novembre dans le procès de six hommes, accusant l'un d'entre eux de l'avoir violée. Elle a dû faire face aux contre-interrogatoires de cinq équipes de défense et a été appelée à la barre pendant plus de deux semaines, selon Hirondelle. Au cours des contre-interrogatoires, les trois juges se seraient mis à rire lorsqu'un
avocat aurait demandé a "TA" de quelle manière elle avait été déshabillée
avant le viol.

"Ce qui nous indigne le plus, c'est qu'au lieu d'accorder une attention
particulière à la pétition des associations, la présidente du TPIR a publié un communiqué de presse le 14 décembre dernier pour démentir la
responsabilité des juges dans ce qui s'est passé au cours des audiences du
31 octobre, et pour affirmer que le président de la Chambre a fait tout ce
qui était en son pouvoir pour protéger le témoin "TA", selon des extraits
du communiqué de presse repris par Hirondelle.

Dans son communiqué - publié sur le site Internet : http://www.ictr.org/ -
la présidente du tribunal, Navenethem Pillay a noté que l'allégation
exprimée à l'encontre des juges a été lancée une première fois le 10
novembre dans un article intitulé " Témoin non protégé " affiché sur
Internet. Elle a ajouté que les juges, dans cet article, étaient critiqués
pour un certain nombre de raisons mais rien ne permettait de dire que les
juges s'étaient moqués du témoin ou s'étaient mis à rire à tel ou tel moment de sa déposition.

" Il importe également de noter qu'il ressort d'un examen des cassettes
audiovisuelles enregistrées sur l'audience du 31 octobre 2001 que l'article en question n'est rien d'autre qu'une déformation de la scène qui s'est déroulée dans la Chambre de première instance, " a-t-elle ajouté. " Il est manifeste que le président de la Chambre avait, à plusieurs reprises, essayé d'amener la Défense à poser des questions plus pertinentes et plus précises dans le cadre du contre-interrogatoire du témoin."

Ibuka et Avega Agahozo affirment avoir collaboré avec le TPIR depuis sa
création en 1995.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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