"Nous sommes très préoccupés par le maintien des services alimentaires, sociaux et de santé », a confié à IRIN à Monrovia, la capitale, la directrice du programme du Fonds Save the children, Jane Gibreel.
Elle a expliqué qu'il était devenu très difficile de travailler dans la zone à cause de l'insécurité et du manque d'infrastructure appropriée. Mme Gibreel a toutefois indiqué que les travailleurs humanitaires, aidés par le gouvernement, essayaient de trouver d'autres moyens d'atteindre les personnes dans le besoin.
"Une flux de personnes de Belle Fassama (dans le comté de Gbarpolu) se dirige vers le camp de déplacés de Bopolu qui abrite déjà une population de 2 000 déplacés", a-t-elle informé.
Auncune information n'est disponible sur le nombre des déplacés ou des morts, a-t-elle noté. Il n'y a pas d'information non plus faisant état d'un mouvement de déplacement vers le camp de Gemana qui a une population de 7 000. "Une équipe de SCF, qui devait se rendre à Bopolu pour évaluer la situation, a pris du retard et partira probablement lundi », a ajouté Mme Gibreel.
Le président Charles Taylor du Liberia aurait affirmé jeudi lors d'un rassemblement religieux à Monrovia que des « centaines » ont été tués au cours des deux derniers jours dans des attaques rebelles dans les localités de Belle Fassama et de Belle Baloma, adjacentes aux comté de Lofa en proie à la guerre.
"Hier et aujourd'hui, des forces sont entrées à Belle Fassama et ont tué des centaines de personnes. Au moment oú nous parlons, d'intenses combats se déroulent entre les forces gouvernementales et les dissidents à Belle Fassama," aurait dit M. Taylor, cité par l'AFP.
Des travailleurs humanitaires de la Fédération luthérienne mondiale, de SCF, de World Vision et de la Croix-Rouge locale ont été forcés lundi à retirer leurs équipes de Monrovia après que des combats aient éclaté entre des dissidents présumés et des troupes gouvernementales.
"En tant qu'agences d'aide, notre principale crainte est un transfert éventuel. Un transfert ferait peser une forte pression sur les ressources des ONG et poserait un risque physique pour les civils dans la région, qui n'est plus aussi sûre qu'on le croyait », a indiqué vendredi à IRIN un travailleur humanitaire. « La situation est réellement inquiétante ».
Une équipe de vaccination qui se rendait à Bopolu pour une campagne de vaccination contre la polio a été forcée de renoncer à son voyage dimanche, après avoir rencontré des civils qui fuyaient les intenses combats à Belle Fassama, à quelque 100 km au nord de Bopolu, a-t-il souligné.
Un véhicule de location du ministère de la Santé dans lequel voyageait l'équipe de vaccination a été réquisitionné dimanche soir. « A l'issue des incidents, tous les membres du personnel des agences ont décidé de se retirer et de retourner à Monrovia, a-t-il encore fait savoir.
Les combats, a poursuivi la source, se sont intensifiés vers le milieu de la semaine mais « nous ne savons pas exactement qui se bat ». « Certains disent qu'il s'agit de dissidents de Guinée tandis que d'autres prétendent que ce sont des affrontements entre des factions des forces gouvernementales ».
La BBC a rapporté jeudi que le groupe rebelle, les Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD-anglais), était soupçonné d'être impliqué dans les combats de cette semaine. Le groupe se bat depuis 1998 dans le nord du Liberia pour renverser le gouvernement. Depuis septembre, il a intensifié ses attaques, a rappelé la BBC.
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