1. Accueil
  2. West Africa
  3. Sierra Leone

Appel de fonds consolidé de l'ONU pour 2002

Une situation humanitaire précaire au Liberia, un processus de paix fragile en Sierra Leone, un futur incertain en Guinée et l'impact que l'instabilité politique dans ces pays pourrait avoir sur la Côte d'Ivoire, aggravent une situation d'ores et déjà instable, selon les Nations Unies, qui demandent 170 millions de dollars pour ces quatre pays dans son Appel consolidé interinstitutions pour 2002.

Dans l'appel de fonds effectué mardi, les agences de l'ONU notent que la situation dans les pays de l'Union du fleuve Mano (Guinée, Liberia et Sierra Leone), où plus de trois millions sur 15 millions d'habitants sont déplacés à l'intérieur, requiert encore un engagement concerté de la communauté internationale si l'on veut éviter une crise humanitaire.

"L'impact cumulatif de la violence et des conflits dans la sous région durant la dernière décennie a conduit au déplacement », ont affirmé les Nations Unies. "Les défis posés aux femmes et aux enfants, qui constituent le gros des déplacés, dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l'éducation et de la protection, sont immenses ».

"Le cycle vicieux des conflits armés, de la prolifération des armes de petit calibre, le taux très élevé du chômage, les problèmes de la mauvaise gouvernance et de la corruption, et le commerce illicite des minerais et d'autres ressources naturelles pour financer des activités militaires, ont exacerbé une spirale de violence et de pauvreté qui a entravé la résolution des conflits, le redressement économique, et le respect des droits de l'homme et du régime du droit", ajoute l'ONU.

Plus de trois millions de personnes affectées par la guerre bénéficieront des efforts conjugués des agences humanitaires de l'ONU et des organisations non gouvernementales à travers cet appel qui couvre les secours, la réadaptation, le rapatriement et la réinsertion, de même que les interventions de protection. "L'accent sera mis sur des degrés variés de vulnérabilité dans ces pays", stipule l'ONU.

Le Liberia est critique pour la stabilité politique et économique de la région. Près de 76,2 pour cent de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté, 40 pour cent des enfants en âge de scolarisation ne vont pas à l'école, tandis que l'accès à une eau salubre est de 26 pour cent. "La priorité consiste à répondre aux besoins des déplacés », est-il noté dans le document.

"La communauté internationale a ignoré, jusqu'à une date récente, la situation au Liberia et l'impact négatif que l'absence d'appui à l'aide humanitaire et au développement a eu sur les segments vulnérables de la population", a-t-il poursuivi. "L'absence de redressement économique et de programmes massifs de reconstruction à l'issue de la guerre civile (1989-97), a aggravé la vulnérabilité de populations d'ores et déjà dévastées par une destruction de grande ampleur et par des atteintes aux droits de l'homme ».

En Sierra Leone, la mission de maintien de la paix de l'ONU (MINUSIL) a augmenté son effectif à 17 500 hommes et a enregistré des acquis dans la recherche de la paix. Néanmoins, dans un pays avec une espérance de vie de 37 pour cent et un taux d'alphabétisation des adultes de 29 pour cent, l'appel accorde la priorité aux programmes traitant les problèmes de la pauvreté, de l'alphabétisation et de la santé. "La guerre, qui a duré une décennie en Sierra Leone, a eu des effets dévastateurs sur les moyens d'existence de sa population et en a fait les le peuple le plus pauvre du monde, d'après les indicateurs du développement humain », a remarqué l'ONU.

Pour la Guinée, l'ONU a fait un appel en vue d'un financement total des programmes visant à remédier aux répercussions des conflits civils en Sierra Leone, qui ont transformé la Guinée en un des pays hébergeant le plus grand nombre de réfugiés dans le monde. Il est estimé que sept pour cent de la population du pays sont des réfugiés. L'an dernier cependant, seulement 21 pour cent de l'Appel consolidé pour la Guinée a été réalisé. "Le sous financement a rendu difficile la réalisation des objectifs de l'appel urgent de 2001 », a encore noté l'ONU.

La Côte d'Ivoire, qui ne paraissait pas confrontée à une urgence complexe, demeure une cible valable de l'attention de la communauté humanitaire - pour minimiser l'impact de l'instabilité potentielle des voisins, en particulier du Liberia, a souligné l'ONU. Des points focaux existent tels que la nécessité d'une conclusion réussie du processus de réconciliation nationale.

"Si les pays du fleuve Mano ne réussissent pas à stabiliser la situation le long de leurs frontières, la Côte d'Ivoire et d'autres pays dans la région comme le Sénégal et la Gambie devront éventuellement se préparer à une affluence significative de populations en quête d'un refuge », a averti l'ONU.

Le Bureau de l'ONU de coordination des affaires humanitaires (BCAH/OCHA) recherche 3,53 millions de dollars pour promouvoir et pour développer une assistance humanitaire et une réponse efficaces dans la sous région, notamment par l'ouverture d'un bureau régional à Abidjan, en Côte d'Ivoire. L'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) aurait besoin de 6,8 millions de dollars pour ses programmes de sécurité alimentaire, tandis que l'Organisation internationale du travail (OIT) sollicite 459 000 dollars.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) demande 17,6 millions de dollars pour des programmes de réinstallation des personnes déplacées et pour la réinsertion des ex-combattants. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recherche 11,9 millions de dollars pour des interventions régionales qui englobent des programmes de lutte contre le VIH/Sida dans la sous région, où les taux de prévalence oscillent entre 2,8 pour cent chez les adultes au Liberia, et 10,7 pour cent en Côte d'Ivoire.

Dans l'appel de fonds conjoint pour l'Afrique de l'Ouest, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) demande 36,2 millions de dollars; le PNUD, 10,25 millions de dollars, l'UNESCO 2,1 millions de dollars; l'ONUDI, 1,2 million de dollars; l'UNICEF, 20,1
millions de dollars; la MINUSIL 773 273 dollars; le PAM 55,4 millions de dollars; le FNUAP, 2,5 millions; les Volontaires de l'ONU/Mission en Sierra Leone 704 000 dollars, et le Bureau du Haut Commissaire pour les droits de l'homme, 500 000 dollars.

"Une étroite interaction entre les agences humanitaires, les institutions financières internationales et les organisations pour le développement est fondamentale pour traiter à la fois les causes profondes et les effets des crises humanitaires dans l'Union du fleuve Mano", a indiqué l'ONU dans son appel. "Les Equipes de pays de l'ONU, le PNUD, OCHA, la Banque mondiale, le FMI et les gouvernements joueront un rôle déterminant en s'assurant que les liens entre l'assistance humanitaire et le développement soient renforcés et soutenus ».

L'appel de fonds pour la sous région s'inscrit dans un appel lancé lundi par le Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan, d'un montant de 2,5 milliards de dollars pour pourvoir aux « besoins humanitaires d'urgence » de 33 millions de personnes dans le monde.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join