Prenant la parole devant la Commission des droits de l'homme dans la capitale, Abuja, le directeur administratif de la Compagnie Shell Petroleum Development, Ron Van Berg a indiqué que sa compagnie avait entrepris des actions pour résoudre ses différends avec les Ogonis. En juin, Shell et International Finance Corporation avaient proposé un fonds de prêt de 30 millions de dollars dans le but d'améliorer les opportunités d'emploi dans le Delta. Les principaux bénéficiaires seraient des entreprises autochtones du Delta du fleuve Niger ayant des contrats avec Shell, ou des compagnies employant des habitants de la région.
Nonobstant, les relations entre la compagnie pétrolière et les populations locale ne sont pas au beau fixe. En 1993, Shell avait abandonné ses opérations dans le pays ogoni, à cause d'une opposition locale dirigée par le Mouvement pour la Survie du Peuple Ogoni [Movement for the Survival of Ogoni People - MOSOP]. Les membres du MOSOP arguent que les communautés de la région ont souffert pendant des années de la négligence, des dommages à l'environnement et se sont vues refuser l'accès aux richesses pétrolières découvertes sur leurs terres. Une fuite pétrolière en avril dans le champ pétrolier d'Yorka, l'un des sites abandonnés par Shell en pays ogoni, n'avait fait qu'exacerber la tension.
M. Berg a attribué la fuite au sabotage et au vandalisme, en soulignant que les indigènes devaient rendre des comptes à cet égard, bien que Shell ait assumé la responsabilité des opérations de nettoyage, a rapporté 'ThisDay', un journal nigérian. Le président du MOSOP, Ledum Mittee a déclaré devant la commission que la "situation allait de mal en pis. Le mois dernier, une personne au moins fut tuée par balle au cours d'une dispute avec Shell", a encore rapporté le quotidien.
Auparavant, Shell a aussi été accusée de souscrire à de graves abus aux droits de l'homme, notamment l'exécution en 1995 du dirigeant du MOSOP, Ken Saro-Wiwa et de huit autres militants par l'ancien dirigeant militaire Sani Abacha.
Les représentants respectifs de Shell et du peuple Ogoni ont comparu devant la commission des droits de l'homme, établie par le président Olusegun Obasanjo pour se pencher sur les atteintes aux droits de l'homme durant les années antérieures.
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