« J’ai découvert mon propre statut [sérologique] en 2004 lorsque j’ai fait une demande de visa pour voyager au Koweit, où j’avais prévu d’aller travailler comme journaliste. Je n’ai pas pu aller travailler au Koweit, du fait de ma séropositivité, donc j’ai continué mon travail de journaliste au Liban.
« Mes amis et ma famille m’ont beaucoup soutenu, mais je n’avais pas l’impression que je pouvais révéler ouvertement mon statut – il y a comme une phobie du VIH dans mon pays.
« La plupart des institutions n’acceptent pas d’employer des personnes vivant avec le VIH, et nous ne pouvons pas prétendre à une couverture de santé. Comme vous pouvez le voir à travers mon cas, dans le monde arabe, vous ne pouvez pas travailler et vivre en tant qu’étranger si vous êtes séropositif ; c’est la même chose au Liban – les étrangers séropositifs ne sont pas autorisés à vivre et travailler ici.
« Le principal problème pour les personnes vivant avec le VIH est le coût élevé du traitement médical – bien que les ARV [antirétroviraux] soient pris en charge par le ministère de la Santé avec le soutien du Programme national de lutte contre le sida, il y a des pénuries de temps en temps, et nous devons parfois payer nous-mêmes nos tests CD4 [pour évaluer la résistance du système immunitaire], nos médicaments ARV et même les traitements pour les infections opportunistes [liées au VIH/SIDA].
« Nous avons besoin d’un leadership positif pour combattre la stigmatisation et la discrimination dans notre société. Les campagnes publiques de sensibilisation sont rares – on entend parler du VIH uniquement à l’occasion de la Journée mondiale du sida [le 1er décembre]. Nous avons rédigé une déclaration des droits des personnes vivant avec le VIH, mais le gouvernement n’a pas encore donné suite.
« Nous avons récemment formé la toute première association de personnes vivant avec le VIH au Liban, elle s’appelle « Penser positivement ». Nous avons 65 membres séropositifs et nous essayons de recruter des personnalités publiques, comme des artistes ou des responsables religieux, afin de pouvoir faire progresser [les connaissances sur] le VIH dans le pays et atténuer cette phobie.
« Le Programme national de lutte contre le sida répond toujours positivement, il nous donne des matériels d’information, d’éducation et de communication, il nous fournit aussi des tests rapides et encourage le gouvernement à fournir des soins gratuits aux personnes vivant avec le VIH.
« Mais il faudrait que les médias prennent davantage d’initiatives contre le VIH pour donner plus de voix aux personnes vivant avec le VIH, qui ont besoin de davantage de compréhension et de dignité ».
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