Un rapport intitulé "HIV and Conflict: A Double Emergency" (Le HIV et les conflits: Une double urgence), lancé lors de la conférence internationale sur le sida, à Barcelone, Espagne, affirme que les conflits aggravent la rapide propagation du virus HIV, résultant notamment des facteurs suivants: l’exploitation des femmes, forcées de troquer des services sexuels à cause de la rareté de la nourriture; le fait que les gens soient obligés de quitter leurs foyers; le faible niveau de sensibilisation des gens face au HIV; l’absence de services de santé génésique et reproductive; ainsi que la plus grande probabilité de transfusion de sang non préalablement dépisté.
"Les organismes chargés d’approvisionner les gens en nourriture et d’assurer la sécurité de leurs moyens d’existence, notamment le Programme alimentaire mondial des Nations Unies [PAM], doivent absolument prendre des dispositions pour assurer que ces gens aient suffisamment de nourriture, afin de réduire le risque que les jeunes filles et les femmes soient obligées de faire le commerce de services sexuels pour survivre. Le manque de financement ciblé de la part des pays donateurs fait en sorte qu’il n’existe que peu ou pas de services de prévention et de traitement du VIH dans plusieurs pays touchés par des conflits", rapporte Save the Children.
Ce sont les jeunes qui courent les plus grands risques, notamment les enfants qui deviennent spécialement vulnérables lorsqu’ils sont forcés de quitter leurs foyers, signale l’organisme. Les enfants sont touchés non seulement en contractant le virus, mais aussi en devant prendre la responsabilité des familles après la mort de l’un des parents, voire des deux.
"A moins que l’on ne s’attaque au problème du HIV dans les situations de conflits, nous allons probablement assister à moyen terme à l’émergence de grappes de zones infectées en Afrique subsaharienne, et à l’accélération de la propagation du virus dans les secteurs non touchés par des conflits, mais situés à proximité des zones de conflits", indique-t-il.
L’organisme rappelle à cet égard le cas du Rwanda, où des milliers de femmes ont été violées durant le génocide de 1994, rendant, selon des estimations, 15 000 jeunes filles enceintes. Parmi les 2 000 d’entre elles ayant passé un test de HIV, il s’est avéré que 80 pour cent étaient séropositives.
En République démocratique du Congo (RDC), environ 680 000 enfants ont perdu des parents, morts du sida, d’ajouter Save the Children, et, au Burundi, on croit que jusqu’à 13 pour cent des femmes et 8 pour cent des hommes vivent actuellement avec le virus.
Dans la République du Congo, le "cycle des conflits armés", commencé au début des années 1990 et qui s’est poursuivi qu’à présent, a augmenté la fréquence des cas de VIH/sida, en raison du "torrent des viols qui ont été commis", déclare l'Association panafricaine Thomas Sankara, un organisme de plaidoyer.
Sur 4 890 femmes ayant répondu à un sondage dans la capitale, Brazzaville, 1 745 avaient été violées durant et après la guerre de décembre 1998, selon l’association. Les militaires de la République du Congo constituent le groupe dans lequel on décèle la plus grande fréquence de cas de HIV/sida, alors qu’au moins la moitié des lits de l’hôpital militaire Pierre Mobengo sont occupés par des soldats infectés par le virus.
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