La Croix-Rouge nigériane a indiqué que 535 sont encore portées disparues sur les 1 855 recherchées par leurs proches parents après l'incendie de l'armurerie de la Caserne militaire d'Ikeja dimanche, qui a déclenché une pluie de bombes et d'obus sur la ville de 12 millions d'habitants. Plus de 600 personnes ont péri. La plupart se sont noyées dans les eaux denses d'un canal de drainage alors qu'elles fuyaient au milieu de la panique.
"Jusqu'à ce jour, nous avons réuni 1 320 personnes avec leurs familles, et seules trois personnes sont toujours sous notre garde », a précisé à IRIN Patrick Bawa, le porte-parole de la Croix-Rouge. « Mais 355 enfants et 180 adultes sont toujours manquants ».
Cependant, de nombreux habitants d'Ikeja, le quartier le plus frappé par la catastrophe, se plaignent que très peu d'efforts sont déployés pour nettoyer leur zone (située au nord de la ville) des engins non explosés. Des soldats en colère qui vivaient dans la base militaire ont jeté des bouteilles d'eau sur l'escorte motorisée du vice-président Atiku Abubakar jeudi, pour protester contre la lenteur de la réaction du gouvernement dans l'enlèvement des explosifs et dans la fourniture d'une assistance d'urgence.
"Des bombes gisent encore dans toute la caserne quatre jours après les explosions », a déclaré à IRIN le caporal Lanre Adepoju. "Et l'assistance humanitaire annoncée à la télévision ne nous a pas encore été fournie. C'est la raison pour laquelle nous sommes en colère ».
'Thisday', un quotidien de Lagos, a rapporté que l'ambassadeur des Etats-Unis au Nigéria, Howard Jeter, a affirmé que son gouvernement répondait à une requête du Nigéria pour aider avec les munitions non explosées éparpillées dans des parties de la ville. « En fait, une équipe d'étude de l'armée américaine va arriver en fin de semaine. Elle collaborera avec l'armée nigériane dans tout ce qui a trait aux armes non explosées afin d'éviter une nouvelle tragédie », a informé 'Thisday' en citant le diplomate dans son édition de vendredi.
En réponse aux plaintes concernant la distribution des secours, le gouvernement du président Olusegun Obasanjo a donné ses instructions pour que les matériels soient directement distribués aux personnes affectées au lieu de passer par des tiers parties. "Le problème que nous avons réside dans le fait que les matériels sont bloqués par les officiers militaires, d'où le ressentiment à l'égard du gouvernement", a souligné devant des journalistes jeudi Ben Murray-Bruce, un représentant du ministère de l'Information.
D'autre part, des articles humanitaires ont été reçus de différentes branches du gouvernement, des agences humanitaires locales et internationales et des gouvernements étrangers. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont fourni des articles médicaux, du personnel sanitaire, de l'eau salubre et de l'équipement sanitaire aux camps établis pour les déplacés. Le gouvernement de l'Algérie a envoyé 20 tonnes de matériel médical.
La Croix-Rouge a apporté une assistance alimentaire quotidienne aux personnes déplacées dans les camps depuis la catastrophe. « Aujourd'hui, nous allons commencer la distribution des produits non alimentaires », a annoncé M. Bawa.
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