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Les adolescentes mariées, oubliées de la sensibilisation au VIH

[Kenya] To be eligible for resettlement schemes the candidates must leave behind them a custom such as female genital mutilation forbidden in the US. Justo Casal
Married adolescents have little room to negotiate safe sex with their husbands
En négligeant les filles mariées, les campagnes de sensibilisation au VIH destinées à la jeunesse du Kenya les rendent vulnérables au virus. Azina, une adolescente de 19 ans qui travaille sur le marché de Ziwani, dans la banlieue de Nairobi, la capitale, s’est mariée et a eu son premier enfant à l’âge de 17 ans. Elle sait à peine lire et écrire et dépend de la famille de son mari, qui lui apporte un soutien économique et social. Une fois mariées, les adolescentes sont davantage exposées au VIH/SIDA, car elles ont de plus en plus de rapports sexuels non protégés. Les résultats d’une étude menée en 2004 par Population Council, un institut de recherche basé aux Etats-Unis, ont révélé que 57 pour cent des filles mariées en Afrique australe et de l’Est avaient des rapports sexuels non protégés, contre à peine cinq pour cent des filles célibataires sexuellement actives. Or, selon les résultats d’une enquête conduite en 2005 pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), près de 16 pour cent des Kényanes mariées, âgées entre 15 et 19 ans, avaient un mari polygame. De tels pourcentages contredisent des notions profondément ancrées selon lesquelles le mariage précoce protège les filles des maladies sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH, et évite qu’elles tombent enceintes ou soient dépucelées par un autre homme que leur mari. «Nous savons que lorsque les filles sont mariées trop jeunes, elles sont exposées à divers problèmes, dont des risques liés à la santé de la reproduction, mais dans notre culture, la population continue de donner les jeunes filles en mariage», a expliqué le docteur Pamela Godia, responsable du programme sur la santé de la reproduction chez les adolescents auprès du ministère de la Santé. L’Unicef a indiqué qu’en 2003, 24,6 pour cent des filles étaient mariées avant 18 ans, et près de 3,5 pour cent avant 15 ans. La plupart d’entre elles vivent dans des communautés patriarcales, où elles n’ont pas ou peu le droit de prendre des décisions concernant leur vie. Lorsqu’Azina a voulu commencer à avoir des rapports sexuels protégés avec son mari, elle a dû lui demander la permission - même si elle pensait que ce dernier était infidèle. «Si tu veux te faire battre ou rejetée, tu n’as qu’à parler de préservatifs ou de centres de conseil et de dépistage volontaire à ton mari», a-t-elle confié. Des propos confirmées par son amie Halima, une jeune fille mariée à l’âge de 17 ans: «Cela [parler des préservatifs] est tellement mal vu que ton mari peut t’expulser de la maison pour toujours.» Ce sont ces préjugés sur les avantages du mariage précoce qui ont poussé les programmes de sensibilisation au VIH/SIDA à se concentrer sur les jeunes célibataires. Or la plupart des communautés du Kenya pratiquent la polygamie et les femmes mariées à des hommes qui ont plusieurs partenaires sexuelles sont exposées au VIH/SIDA. Considérées comme étant trop jeunes pour assister aux séances d’information adressées aux autres femmes, les adolescentes mariées n’ont pas accès à une information pertinente sur des questions liées à la santé de la reproduction. En outre, les personnes chargées d’animer ces séances n’ont pas toujours conscience des besoins de cette population. «Lorsque je suis allée pour la première fois à la clinique, je portais un pantalon et n’avais pas de leso [un sarong], je ne savais pas qu’il en fallait un [pour te couvrir lors de l’examen gynécologique]. Les infirmières m’ont mise dehors», a témoigné Fatuma, une autre amie d’Azina. Quelques organisations ont commencé à s’intéresser à ces jeunes filles. Dans le district de Rachunyo, dans l’ouest du Kenya, par exemple, plusieurs ONG tentent de les aider à se réunir et encouragent la création de centres de conseil et de dépistage volontaire destinés aux jeunes et futurs mariés. «Il existe des centres pour les jeunes partout dans le pays, nous aimerions que les jeunes filles mariées puissent aussi en bénéficier, nous savons que peu d’entre elles s’y rendent», a déclaré le docteur Pamela Godia, en reconnaissant que davantage de ressources étaient nécessaires afin de garantir aux adolescentes mariées l’accès à une information sur le VIH/SIDA adaptée.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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