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Des progrès dans l’accès aux traitements contre le sida -- rapport

[Nigeria] Under the agies of the Treatment Action Movement (TAM) in Nigeria, persons living with HIV/AIDS demontrate in body bags their demand for free treatment at the on-going 14th International Conference on HIV/AIDS and STI's in Africa (ICASA). [Date PlusNews
Quel a été l’impact des ruptures massives d’approvisionnement en ARV en 2003 ?

Même si les autorités n’ont pas atteint leur objectif de mettre 250 000 patients sous traitement comme elles l’avaient prévu, l’accès aux médicaments antirétroviraux (ARV) a fait d’importants progrès au Nigeria, selon un rapport officiel.

Le rapport consolidé sur les traitements, réalisé par le Programme de contrôle national sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles (NASCP en anglais), que vient d’obtenir PlusNews, révèle que la mise à disposition des ARV, l’accès aux services de dépistage et de prévention se seraient sensiblement améliorés, notamment depuis janvier 2006.

C’est en effet à cette date, soit quatre ans après le lancement du programme national de prise en charge, que le président Olusegun Obasanjo a décidé la gratuité des traitements ARV sur le territoire nigérian.

Ainsi, en juin 2006, 72 650 patients suivaient une thérapie ARV, contre 40 000 à 50 000 personnes six mois plus tôt, a expliqué le docteur Levi Uzono, du NASCP, qui a présenté le rapport aux acteurs de la lutte contre l’épidémie lors d’une cérémonie à Abuja, la capitale du Nigeria.

Le nombre de sites de prescription des traitements s’est également accru, passant en un an de 33 à 75, en-deçà des objectifs des autorités qui tablaient sur une centaine de sites.

Via ces centres de traitement, le programme national offre actuellement des ARV à 29 000 personnes, tandis que les initiatives privées permettent de soigner 45 364 patients à travers le pays, a précisé le docteur Uzono.

En mars, le professeur Babatunde Osotimehin, qui préside le Comité national de lutte contre le sida (Naca), confiait à PlusNews que, compte tenu des “financements du Fonds mondial [de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme], de l’initiative présidentielle américaine Pepfar, de la Banque mondiale et du gouvernement fédéral, nous espérons que 250 000 personnes seront sous traitement antirétroviral d’ici juin 2006”.

Le NASCP a évoqué le délabrement des infrastructures, les coupures de courant permanentes, l’absence d’entretien des équipements et le manque de compétences du personnel médical dans les centres de santé pour expliquer l’échec du programme public de prise en charge.

Du coup, ce sont les programmes financés par les Etats-Unis, tels que celui de l’Institut de virologie humaine (Institute of Human Virology, IHV), le Plan d’urgence du président George Bush contre le sida (Pepfar) ou l’Initiative globale sur le VIH/SIDA au Nigeria (GHAIN en anglais), qui prennent en charge le plus grand nombre de patients, avec 41 773 personnes sous traitement - soit respectivement 7 773, 17 000 et 6 600 malades.

Les organisations non-gouvernementale AIDS Relief et Médecins sans frontières (MSF) offrent de leur côté des ARV à 2 691 et 1 300 patients, selon le même rapport.

En outre, 100 000 personnes auraient accès aux programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, 40 000 femmes grâce au gouvernement et 60 000 dans le cadre des programmes financés par Washington - 35 000 personnes bénéficient d’une prise en charge du Pepfar, 25 000 autres d’un soutien du GHAIN.

Les activistes jugent les résultats insuffisants

Le projet GHAIN serait en outre le plus important distributeur de services de dépistage du VIH, avec 200 000 personnes testées depuis le lancement du programme national, sur un total de 201 378 candidats.

Selon les activistes, ces chiffres sont largement insuffisants alors que près de quatre millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA au Nigeria, le troisième pays au monde le plus touché en terme de nombre de personnes infectées après l’Inde et l’Afrique du sud.

“Bien que nous puissions affirmer que des progrès ont été réalisés, puisque davantage de personnes ont accès aux ARV, nous ne pouvons ignorer que [l’Etat est] encore loin d’atteindre ses objectifs”, a estimé Omololu Falobi, directeur de programme au sein de l’ONG Journalistes contre le sida (Journalists Against AIDS, JAAIDS), basée à Lagos.

Omololu Falobi a fustigé l’absence de coordination et la mauvaise évaluation des programmes par l’Etat, incapable d’estimer le nombre exact de personnes prises en charge par le système public.

Ainsi, selon certains acteurs de la lutte contre l’épidémie, le nombre réel de personnes sous traitement au Nigeria s’élèverait à 97 701, soit 25 051 patients de plus que ne le mentionne le rapport de la NASP.

“La conséquence de cela, c’est que nous n’avons pas de tableau exact de qui fait quoi. La qualité des médicaments n’est pas garantie (…) et l’absence de compte-rendus corrects sur le secteur public de la part du Naca [le Comité national d’action sur le sida] provoquent des abus et des tricheries inévitables”, a expliqué M. Falobi.

Sous le feu des critiques, le Nigeria a assisté, en mai, à l’annulation de deux subventions de près de 70 millions de dollars accordées sur cinq ans par le Fonds mondial, en raison du peu de résultats obtenus par le Naca sur le front de l’épidémie.

Pour les activistes du Mouvement d’action pour les traitements (TAM, en anglais), la responsabilité de l’échec revient aux autorités, incapables de coordonner les interventions en faveur des populations infectées et de multiplier les centres d’accueil et de traitement des patients.

Ainsi, les deux principales villes du pays, Lagos et Abuja, abritent respectivement 11 et 12 sites de traitement, soit 23 sites sur les 75 qui existent officiellement dans ce pays de 126 millions d’habitants. Le plus grand Etat de la fédération, Oyo, dans le sud-ouest, ne possède, lui, qu’un seul centre de prescription.

“C’est très stressant et coûteux pour les personnes séropositives d’avoir à voyager pour avoir accès au traitement alors qu’il peut y avoir une décentralisation [des traitements] dans les centres médicaux”, a expliqué Oba Oladapo, du TAM.

Pour le TAM, il est nécessaire que l’Etat communique davantage, non seulement avec les media mais aussi avec ses partenaires et les acteurs de la lutte contre le VIH, afin que les personnes sous traitement, en attente de dépistage ou d’examens sachent où s’adresser en cas de besoin.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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