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Les populations des villes-frontières cibles de la lutte contre le VIH/SIDA

[Benin] A caravan of young people from Benin, Togo and Nigeria sensitise population living in two Benin border towns on HIV/AIDS. IRIN
A pied, en voiture ou à moto, les jeunes ouest-africains sensibilisent les populations frontalières sur le VIH
L’intégration régionale peut constituer un excellent outil de développement en Afrique de l’Ouest à condition que les populations des zones frontalières par lesquelles transitent les voyageurs puissent se protéger du VIH/SIDA, auquel ces lieux de passage très fréquentés les exposent. C’est le message délivré en fin de semaine par les organisateurs d’une caravane de jeunes ouest-africains qui s’est rendue dans deux localités béninoises, à Sèmè-Kraké à l’est, sur la frontière avec le Nigeria, et à Hillacondji, à l’ouest, voisine du Togo, pour sensibiliser les populations locales sur le VIH/SIDA. Initiée par la direction de l’intégration régionale du ministère béninois des Finances et de l’économie, cette caravane a été organisée à l’occasion du trentième anniversaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, la Cedeao, qui regroupe 15 pays membres de la sous-région. « Ce mouvement d’aujourd’hui vers la frontière c’est un mouvement vers la population », a dit le professeur Moussa Maïga, directeur général adjoint de l’Organisation ouest-africaine de la Santé, OOAS, qui regroupe les Etats membres de la Cedeao. « Nous somme venus montrer les avantages qu’apporte l’intégration régionale, mais aussi témoigner de l’intérêt que porte la Cedeao aux problèmes de santé publique, et notamment au VIH/SIDA », a-t-il ajouté. Munis de banderoles ‘Ensemble, mobilisons-nous pour une frontière sans sida’, les jeunes caravaniers vêtus de tee-shirts et de casquettes à l’effigie de la Cedeao, ont sillonné les deux localités à pied ou sur des ‘zemidjan’, ces taxi-motos très populaires dans les grandes villes de ces trois pays. Ponctué de distribution de préservatifs et de livrets d’information sur le VIH/SIDA offerts par l’organisation ouest-africaine et par le projet ‘Corridor Abidjan-Lagos’ de la Banque mondiale, qui ont soutenu et financé l’opération, ce défilé festif a attiré les foules dans les deux villes traversées, à la satisfaction de Jules Kiti, un Béninois de 24 ans qui participait à la caravane. « Je suis content que les gens aient compris que les zones frontalières doivent être prioritaires dans les actions de sensibilisation sur le sida », a dit ce jeune habitant de Hillacondji. « Il faut sensibiliser les jeunes parce que chez nous, il y a un flux humain très important et beaucoup de jeunes comme moi ne maîtrisent pas ce problème du sida ». Selon une étude effectuée par le projet ‘Corridor Abidjan-Lagos’, trois millions de personnes empruntent chaque année l’axe qui relie les deux grandes villes de Côte d’Ivoire et du Nigeria en passant par le Ghana, le Togo et le Bénin. Ce programme Corridor, lancé en 2003 et financé par la Banque mondiale à hauteur de 16 millions de dollars sur quatre ans, a pour but de renforcer la coopération régionale en matière de lutte contre le sida et d’accroître l’accès aux services de prévention et de traitement des infections sexuellement transmissibles et du VIH/SIDA, pour l’instant quasi-inexistants sur cette route. Long de 825 kilomètres, l’axe routier entre Abidjan et Lagos représente 63 pour cent du volume des échanges commerciaux des 15 pays membres de la Cedeao, d’après une étude du projet Corridor. Selon les statistiques du programme commun des Nations unies sur le sida, Onusida, les taux de prévalence du VIH de chacun de ces trois pays varient du simple au triple, de 1,9 pour cent de la population adulte au Bénin à 5,4 pour cent au Nigeria. Au Togo, ce taux d’infection était de 4,1 pour cent fin 2003, selon l’Onusida, et de six pour cent selon les autorités. Mais l’Onusida estime que 10 pour cent de la population de voyageurs sur l’axe Abidjan-Lagos seraient infectés par le virus, soit quelque 300 000 personnes, d’où l’importance de renforcer la coopération régionale en matière de lutte contre le sida, en agissant au niveau des frontières et des capitales traversées par les flux de migrants. En attendant la mise en place de structures de prise en charge des personnes vivant avec le VIH dans les huit localités frontalières traversées, le projet Corridor, tout comme la Cedeao, s’appuient sur des organisations non-gouvernementales locales pour sensibiliser les populations sur les dangers de l’épidémie et les amener vers le dépistage volontaire. Le docteur Justin Koffi, directeur exécutif du Corridor, a ainsi encouragé vendredi les populations de Kraké et de Hillacondji à « participer activement » aux activités de l’un des partenaires du projet, l’organisation béninoise ‘Vie Nouvelle’, qui organise des campagnes de dépistage aux frontières. « Cette fois-ci nous avons fait des gestes symboliques, comme donner des moyens d’arrêter la transmission du VIH avec les préservatifs, (...) mais d’autres actions vont venir plus tard » a affirmé Maïga, citant comme exemple la mise en place en 2006 d’un programme destiné à améliorer la communication entre les différents pays en matière de santé. « Il faut changer l’image des zones frontalières qui constituent des lieux d’intense activité économique mais aussi de brassage entre les populations », a-t-il ajouté.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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