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Appel à l’élaboration de stratégies « sans regret » dans le cadre de l’adaptation au climat

Sujit Kumar Mondal and his wife Rupashi Mondal of Gopalgonj district in southern Bangladesh working in their floating garden Peter Murimi/IRIN
L’absence de modèles de prévision climatique fiables ne doit pas dissuader les pays de décider des meilleurs moyens de s’adapter au changement climatique, selon un nouveau rapport publié dans la revue ‘Proceedings of the National Academies of Sciences’.

« Même si nos connaissances restent incomplètes, il y a souvent des raisons solides pour choisir les actions et les trajectoires d’adaptation les plus prometteuses en nous appuyant avec pragmatisme sur les capacités actuelles dans les domaines de l’agriculture et de la gestion environnementale, et en utilisant des prévisions pour ajouter des détails et explorer les options encourageantes dans le cadre de différents scénarios » a dit Sonja Vermeulen, responsable de la recherche du Programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS) et auteur principal du rapport.

L’étude du CCAFS montre que certains pays ont choisi d’utiliser les informations dont ils disposent pour élaborer des stratégies d’adaptation. Ainsi, le Sri Lanka a décidé de s’appuyer sur les analyses de vulnérabilité – intégrant l’exposition, la sensibilité et la capacité d’adaptation, selon la définition du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) – réalisées au niveau des districts, ce qui a permis de montrer, entre autres choses, le niveau d’exposition d’une communauté donnée aux aléas climatiques. Grâce à ce processus et aux consultations menées auprès des communautés, le gouvernement a pu identifier des interventions possibles et abordables.

L’une des meilleures stratégies d’adaptation élaborées par le Sri Lanka s’appuyait sur « la remise en état d’un ancien système de réservoirs de stockage dans le pays pour fournir une ‘assurance’ contre la variabilité climatique dans les districts les plus vulnérables (principalement agricoles) », a indiqué l’étude. Ces réservoirs ont été construits il y a plusieurs siècles pour collecter et stocker les eaux de pluie pour les utiliser en cas de sécheresse.

Les agriculteurs ont quant à eux décidé de recycler les eaux usées de leur foyer et de réduire leur utilisation des eaux souterraines à des niveaux viables. Ces stratégies sont dites « sans regret », c’est-à-dire qu’elles ne causent pas de préjudices et aident les communautés à devenir plus résilientes aux changements climatiques.

D’un autre côté, l’analyse du CCAFS démontre l’utilité des informations fournies par les modèles climatiques et les études réalisées. Les décideurs pourraient trier les informations qui permettent de dégager un large consensus et de mettre en place des actions.

Par exemple, si plusieurs modèles climatiques donnent des évaluations différentes des changements attendus en Amérique centrale, ils s’accordent pour dire que, à long terme, la hausse des températures risque de contrarier la production de café Arabica à basse altitude. Les pays peuvent adopter des stratégies d’adaptation dites « sans regret » et, par exemple, déplacer certaines cultures dans les hautes terres et planter d’autres cultures, tout aussi lucratives, comme le cacao, à plus basse altitude.

Les auteurs recommandent de ne pas s’appuyer sur une seule approche pour planifier les stratégies d’adaptation, a dit à IRIN Mme Vermeulen. « Nous leur disons qu’ils pourraient associer des approches ascendantes [comme les analyses de vulnérabilité] et descendantes [comme les prévisions climatiques] ».

De plus, les stratégies d’adaptation fondées sur l’analyse des vulnérabilités sont probablement efficaces à court terme, mais l’adaptation à long terme nécessite des prévisions correctes de l’évolution du climat.

L’étude a trouvé encourageant que les pays en développement aient commencé à élaborer leurs propres stratégies et ce, malgré la faiblesse du financement des stratégies d’adaptation décidé lors des discussions organisées sous les auspices des Nations Unies, a indiqué Mme Vermeulen.

Les pays doivent cependant réaliser que les stratégies d’adaptation et les objectifs de développement devront faire l’objet d’évaluations constantes, a dit Mme Vermeulen. « Réaliser certains objectifs de développement, cela ne veut pas dire que l’on atteint le nirvana – l’adaptation et le développement doivent être sans cesse actualisés ».

Le cinquième rapport d’évaluation du GIEC sur la meilleure science du changement climatique, qui sera publié en 2014, se penchera sur la manière dont la climatologie peut fournir des informations et un calendrier utilisables par les décideurs politiques, a-t-elle dit.

jk/cb – mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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