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La hausse du niveau de la mer pourrait provoquer des tensions politiques - rapport

La hausse prévue du niveau de la mer, conséquence du réchauffement climatique, pourrait avoir de lourdes conséquences environnementales, économiques et politiques au Moyen-Orient, une région qui manque déjà d’eau, selon une nouvelle étude, publiée le 10 décembre.

Le rapport, intitulé Climate Change: A New Threat to Middle East Security [Le changement climatique, une nouvelle menace à la sécurité au Moyen-Orient], publié par l’organisation non-gouvernementale [ONG] Friends of the Earth Middle East (FOEME), a été présenté à l’occasion de la conférence annuelle des Nations Unies sur le changement climatique, tenue à Bali, en Indonésie.

Pour l’ONG, le changement climatique pourrait agir comme un « multiplicateur de menaces », raréfiant d’autant plus l’eau et aggravant les tensions relatives à cette ressource entre différents pays liés par la géographie, de mêmes ressources hydrologiques et des frontières communes, particulièrement la Jordanie, Gaza et l’Egypte. « Les populations pauvres et vulnérables, nombreuses dans l’ensemble de la région, seront sans doute les plus menacées », selon le rapport.

L’étude se rapporte à une série de scénarios établis par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ainsi que d’autres organisations, et selon lesquels une hausse de 0,5 mètre du niveau de la mer risque d’entraîner le déplacement de deux à quatre millions d’Egyptiens d’ici à l’an 2050.

Selon le rapport de FOEME, la hausse du niveau de la mer polluerait également l’eau potable bue par 1,5 million de Palestiniens à Gaza – l’eau de la mer s’infiltrerait dans l’aquifère côtier, leur unique source d’eau.

« Les troubles économiques qui secouent l’ensemble de la région, dus à une diminution de la production agricole elle-même causée par les conséquences du climat sur les ressources en eau, risquent également d’amplifier l’agitation politique et de menacer ainsi les régimes actuels, troublant par-là même les relations internes et transfrontalières », peut-on lire dans le rapport.

En Jordanie, à l’avenir, l’eau douce ne pourra plus être utilisée pour les besoins de l’agriculture, en raison du changement climatique, selon les activistes.

Pour remédier à cela, Munqeth Mehyar, qui dirige les bureaux de FOEME à Amman, a appelé le gouvernement jordanien à « aider les communautés rurales de Jordanie qui dépendent actuellement de l’agriculture à diversifier leurs sources de revenu en se tournant vers le tourisme rural et les petites industries artisanales ».

Des politiques pas « viables »

« Les politiques gouvernementales qui continuent de subventionner fortement l’eau utilisée pour les besoins de l’agriculture ne sont pas viables et nous empêchent de nous préparer à l’inévitable », selon M. Mehyar.

Aussi sombre que la situation puisse paraître dans la région, selon les écologistes, affronter le changement climatique et reconnaître l’imminence de la crise pourrait être une occasion de collaborer à l’échelle locale, transfrontalière et internationale : les problèmes actuels, qui doivent s’aggraver, selon les prévisions, pourraient être surmontés.

« Il est essentiel d’améliorer les politiques locales de gestion de l’offre et de la demande en énergie et en eau, et cela deviendra de plus en plus crucial à mesure que les besoins augmenteront en raison du changement climatique », selon le rapport.


Photo: David Swanson/IRIN
L'épuisement rapide de ressources en eau acontraint des habitants de Sanaa, la capitale du Yémen, à acheter de l'eau auprès de fournisseurs privés
Aide des bailleurs

Toujours selon le document, l’aide des bailleurs tiers jouera un rôle important pour faciliter l’adaptation de pays tels que l’Egypte, la Palestine et la Jordanie au réchauffement climatique.

« Il est impératif que les Etats-Unis prennent les rênes [du changement] à la fois pour prévenir les conséquences les plus lourdes et apporter aux pays en voie de développement tels que la Jordanie et la Palestine l’aide technique et financière nécessaire pour leur permettre de s’adapter au réchauffement climatique », selon M. Mehyar.

« Le manque de préparation compromettra non seulement la sécurité économique, physique et environnementale, mais aussi la sécurité nationale, régionale et mondiale, si des mesures ne sont pas prises dès aujourd’hui pour atténuer les conséquences prévues du changement climatique et s’y adapter », concluait ainsi Nader Khatib, qui dirige les bureaux palestiniens de FOEME.

La conférence annuelle des Nations Unies sur le changement climatique, qui s’était ouverte le 3 décembre avec la participation de plus de 180 nations, s’est achevée le 14 décembre.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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