Le bilan du passage du cyclone Favio, qui a frappé il y a quelques jours le Mozambique, suscite des inquiétudes dans la province orientale de l’Inhambane, le seul hôpital de la région habilité à distribuer des antirétroviraux (ARV) ayant été détruit.
Favio a frappé la ville de Vilanculos, dans le district du même nom, arrachant des toits, des arbres et endommageant sérieusement l’hôpital rural, le seul à être équipé pour traiter les personnes vivant avec le VIH qui habitent Vilanculos et les districts alentours de Mabote, Govuro et Inhassoro.
Eunice Mucache, directrice de programme de la Croix-Rouge mozambicaine, a visité Vilanculos après le passage du cyclone et a dit à IRIN/PlusNews que les dommages causés par des vents allant jusqu’à 180 km/h étaient si importants que l’hôpital rural était inutilisable.
«Une tente a été dressée pour les patients séropositifs, mais tous les dossiers des patients ainsi que les réserves d’ARV ont été perdues», a-t-elle dit.
Moins d’un millier des quelque 32 000 Mozambicains qui reçoivent un traitement ARV vivent dans la province de l’Inhambane, et 126 d’entre eux étaient suivis à l’hôpital de Vilanculos, selon des statistiques gouvernementales publiées en décembre.
Le taux d’infection au VIH dans cette province côtière est de 11,7 pour cent, contre 16,2 pour cent à l’échelle nationale.
Mme Mucache a souligné qu’en plus des dégâts causés par le cyclone dans la province de l’Inhambane, les crues du fleuve Zambèze avaient inondé en partie les provinces de Manica, Sofala, Tete et Zambèze, mettant le gouvernement et les agences humanitaires «en alerte» vis-à-vis des personnes séropositives vivant dans ces zones.
Mais jusqu’à présent, a-t-elle dit, les inondations n’ont pas empêché la distribution d’ARV, dans la mesure où les zones les plus touchées sont essentiellement rurales et que très peu de personnes suivent une thérapie dans ces régions isolées.
S’il devait y avoir une rupture de stocks d’ARV, le gouvernement envisagerait d’envoyer ces médicaments en priorité, parce qu’ils sont cruciaux pour la santé et la survie des patients, a affirmé Mme Mucache. Une interruption de traitement peut amener les patients à développer des résistances aux médicaments.
Le gouvernement a estimé que 119 000 personnes avaient été affectées par les inondations le long du Zambèze, et 93 000 par le cyclone Favio.
lb/ms/kn/he/ail
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