1. Accueil
  2. West Africa
  3. Guinea

Dossier d'IRIN sur les efforts de réhabilitation de l'environnement

[Cet article ne reflète pas nécessairement le point de vue des Nations Unies]

KISSIDOUGOU, 3 juin (IRIN) - Des agences de l'ONU, des ONG et des communautés locales et de réfugiés ont conjugué leurs efforts en vue de protéger et de réhabiliter l'environnement dans la sud de la Guinée, mais les participants indiquent que les ressources disponibles sont inférieures aux besoins réels.

Plus de 300 000 Sierra Léonais et un nombre inférieur de Libériens se sont réfugiés en Guinée durant la décennie écoulée, d'après l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). La plupart sont hébergés dans des camps et des villages du sud du pays. Toutefois, au cours des dernières années, les autorités se sont plaintes que l'hébergement des réfugiés a été nuisible à l'environnement. Elles signalent en particulier que des forêts ont dû être coupées pour faire de la place pour les camps et les fermes.

Après que des groupes armés constitués de rebelles sierra léonais et de dissidents libériens et guinéens aient mené des incursions en Guinée à la fin de l'an 2000, les réfugiés ont été transférés des zones à proximité des frontières, notamment du Bec de perroquet, une langue du territoire guinéen qui pénètre en Sierra Leone.

A la suite du transfert, le Programme alimentaire mondial (PAM) a dirigé l'opération de nettoyage des anciens camps dans la région du Bec de perroquet. D'après Hans Rikoler, directeur du bureau du PAM à Kissidougou, les activités ont consisté à démanteler les structures laissées derrière, comme les baraquements et les latrines, dont les fosses ont dû être comblées afin de ne présenter aucun danger potentiel pour les habitants des villages avoisinants. Quelque 74 anciens camps ont été nettoyés, a déclaré à IRIN M. Rikoler.

Le Bureau pour la population, les réfugiés et la migration, des Etats-Unis, a alloué 500 000 dollars pour la deuxième phase du projet, exécuté avec la participation de l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Cette phase envisage la réhabilitation de l'environnement dans les zones d'accueil des réfugiés et la promotion d'une sécurité alimentaire écologiquement rationnelle.

Dans le cadre du projet lancé en novembre 2001, quelque 7 700 réfugiés et habitants des communautés des alentours ont reçu récemment des graines de riz, d'arachide et de maïs, ainsi que des houes et des machettes. Des arbres sont entrain d'être plantés dans les anciens camps ainsi que dans ceux qui existent encore. Le projet consiste aussi à aider les habitants locaux vivant près des camps à planter des cultures telles que des caféiers et des palmiers à huile.

Il existe cependant un fossé considérable entre les financements disponibles et les montants nécessaires à la réparation des dégâts occasionnés dans le sud de la Guinée, où les signes de l'impact de l'activité humaine sur l'écologie, tels que des coteaux dénudés, abondent.
"Nous avons des ressources pour la réhabilitation de 110 ha alors qu'il en faudrait pour plus de 1 500 ha », a déclaré à IRIN en mai Marc Abdala Tata, coordinateur des opérations de la FAO de réparation et d'urgence agricole dans la localité de Kissidougou, au sud du pays. "Nous estimons qu'il coûterait au moins 500 dollars pour réparer un hectare. Pour 1 000 ha, il nous faudrait 500 000 dollars uniquement pour la réparation, sans parler des autres dépenses ».

Sur les 74 anciens sites de réfugiés, seuls trois sont replantés, a informé M. Tata, et d'ajouter: «Nous voudrions étendre le projet et nous espérons encourager les donateurs car le coût est élevé ».

Parallèlement, la FAO et son partenaire d'exécution, le Centre canadien d'étude et de coopération internationales (CECI), se sont employés à stopper la dégradation dans les camps des réfugiés comme à Boreah, dans le district de Kissidougou, où près de 200 ha d'arbres ont été marqués avec des croix blanches pour signifier qu'ils ne doivent pas être coupés, a expliqué à IRIN Tambakele Mansare du CECI. Des nouveaux arbres sont également plantés dans les camps, surtout un type d'acacia qui parviendra à maturité dans sept ans, a indiqué M. Mansare, un agronome.

La fabrication et la distribution de cuisinières utilisant moins de bois combustible est un autre des moyens utilisés pour réduire la pression sur les forêts à l'intérieur et aux alentours des camps. Toutefois, pour M. Mansare, la clé de la réussite dans les efforts de protection sont les comités de gestion des ressources que le CECI a aidé à établir dans les camps. « Ces comités, composés de réfugiés, nous aident à sensibiliser les populations réfugiées, dans l'objectif de réduire la pression sur l'environnement », a souligné M. Mansare. Des comités semblables ont été créés dans les villages environnants.

Les agences de l'ONU et les ONG ont aussi encouragé les réfugiés et les villageois à planter du riz dans les marécages et les vallées des basses plaines plutôt que sur les collines, ce qui réduit l'érosion. Le fait de planter dans des zones de basses plaines signifie aussi qu'il faut moins de terres aux agriculteurs car les champs dans de telles régions sont aussi hauts que les versants, a noté M. Tata.

Les personnes déplacées et les membres des communautés d'accueil ayant participé à un projet de coopération technique de la FAO, qui vient d'être achevé, ont tiré jusqu'à 2 500 kg de riz d'un hectare de marécage, contre 1000 à 1200 kg/ha sur les versants, a relevé M. Tata.

Le projet a couvert 5 000 ménages à Kissidougou et dans trois autres districts du sud, Guéckédou, Forecariah et Kindia. Cependant, ces ménages ne représentent qu'une fraction des personnes nécessitant de l'aide. Uniquement à Guéckédou, où se trouvaient la majorité des (4000) bénéficiaires, quelque 12 000 familles de déplacés à l'intérieur ont été identifiées.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join