Il a indiqué qu'à la suite de l'éruption du Mt Nyiragongo le 17 janvier, les fausses rumeurs abondaient, dont beaucoup ont été circulées non par la population locale mais par des expatriés travaillant dans la ville au lendemain de l'éruption. "Nous avons dû utiliser beaucoup de temps à tuer les fausses rumeurs », a-t-il déclaré, soulignant que dans le contexte d'une éruption, il était essentiel de transmettre des messages clairs et consensuels à la population locale pour l'aider.
Les vulcanologues travaillant dans les environs de Goma ont établi un observatoire qui devrait, selon M. Durieux, correspondre aux normes internationales en termes d'équipement et d'entraînement des vulcanologues locaux en l'espace d'une année.
"Nous ne pouvons construire un bouclier pour protéger la population dans la perspective d'une autre éruption », a-t-il expliqué, en ajoutant qu'avec un observatoire établi, disposant de lignes claires de communication, les habitants peuvent se protéger. « La population doit savoir que nous travaillons pour elle », a-t-il insisté, en notant que des programmes d'éducation seront lancés pour expliquer ce que font les scientifiques qui travaillent dans l'observatoire.
"Les volcans tuent par ignorance, car les habitants ne savent pas ce qu'il faut faire », a remarqué M. Durieux, qui a souligné qu'il faut établir des liens étroits entre le secteur de l'éducation et l'observateur du volcan.
Dans le cas d'une agitation civile, a-t-il poursuivi, l'équipement qui coûte des milliers de dollars peut aussi être protégé si la population locale comprend que les scientifiques oeuvrent dans son intérêt. « L'observatoire de Goma sera là pour dispenser des conseils, bien après que les agences non gouvernementales expatriés soient parties », a-t-il précisé, en signalant qu'il était essentiel qu'une image positive de celui-ci soit construite chez le public.
Relevant que la décision d'évacuer la ville fut d'ordre politique, et qu'elle ne sera pas prise par les vulcanologues dans l'éventualité d'une future éruption dans le voisinage de la ville, l'option d'établir un système par lequel un drapeau sur le Mt Goma fera savoir à la population dans quelle direction elle doit fuir, était entrain d'être envisagée, a-t-il annoncé. « Il sera extrêmement facile de dire aux habitants où aller". La radio pourrait également être utilisée, comme le moyen de communication le plus efficace, pour transmettre un message à la population en temps réel.
Le volcan Nyiragongo est l'un des huit volcans sur les frontières du Rwanda, de la RDC et de l'Ouganda. Seuls deux d'entre eux sont encore actifs : le Nyiragongo, dont la dernière éruption remonte au 10 janvier 1977, et le Nyamuragira plus actif, qui a eu une éruption en 2001. La situation dans la région demeure "instable" et "doit être surveillée de très près », a préconisé M. Durieux.
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