"Plus de 600 cadavres ont été récupérés", a annoncé aux journalistes le gouverneur de l'Etat de Lagos, Bola Tinubu, tard lundi. « Les morgues de Lagos sont bondées. Nous n'avions pas anticipé qu'il y aurait autant de morts".
La Croix-Rouge a mis en place des centres pour enregistrer les personnes déplacées et pour aider les familles à retrouver leurs proches. « Jusqu'à présent, nous avons enregistré 2 670 déplacés et plus de la moitié sont des enfants », a indiqué ce mardi à IRIN le porte-parole de la Croix-Rouge, Patrick Bawa. "Jusqu'à hier, nous avons évacué 25 blessés vers l'hôpital ».
L'incendie dans le dépôt de munitions de la Caserne militaire d'Ikeja, la plus importante base militaire de Lagos, s'est déclaré dans la soirée de dimanche. Les explosions ont provoqué une pluie d'obus et de missiles dans plusieurs parties de la ville. Les habitants de Lagos ont fui le lieu de la catastrophe et des centaines de personnes se sont noyées dans un canal alors qu'elles tentaient de fuir.
Le président Olusegun Obasanjo, qui passait la fin de semaine dans sa ferme de la banlieue de Lagos au moment de la catastrophe, a visité la caserne lundi pour réconforter les victimes. Dans un discours télévisée tard dans la nuit de lundi, il a déclaré que mardi serait une journée de deuil et a annoncé l'établissement d'un fonds spécial de secours destiné à venir en aide aux sinistrés.
M. Obasanjo a indiqué que des centres d'accueil et d'identification sont mis sur pied dans divers points de la ville pour aider les habitants à retrouver les traces de milliers de parents disparus.
Le bilan des morts dans la catastrophe ne manquera pas de s'alourdir lorsque les corps seront récupérés des bâtiments endommagés par l'explosion, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la caserne militaire. Tard lundi, de nombreux bâtiments à l'intérieur de la caserne, qui abritait 3 000 soldats, officiers et leurs familles, brûlaient lentement et il y avait encore des explosions intermittentes dans le dépôt de munitions. Selon les estimations, les
15 000 personnes qui y vivaient ont été déplacées.
De nombreux quartiers de cette ville de 12 millions d'habitants sont parsemés de bombes et de missiles non explosés. Plusieurs obus non explosés ont été découverts lundi dans l'enceinte du conseil du gouvernement local et dans un collège situé à proximité de la caserne. Des informations de la presse indiquent qu'un garçon âgé de 10 ans a été tué dans une banlieue de Lagos lorsque qu'il a tapé du pied un objet qui a explosé.
Le chef de la police de l'Etat de Lagos, Mike Okiro, a mis en garde les habitants contre la récupération de tous les objets étranges. « Quiconque aperçoit un objet bizarre doit éviter tout contact avec celui-ci », a-t-il recommandé. « Il doit immédiatement alerter la police ou les autorités militaires ».
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