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« Saisir l’espoir au vol »

Le huitième Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique s'est ouvert dimanche à Colombo, la capitale sri-lankaise, où les participants soulignent la nécessité d’adopter des mesures afin de lutter contre une augmentation du taux de prévalence du VIH/SIDA dans la région.

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (Onusida), commanditaire du congrès a procédé, en collaboration avec la Société de lutte contre le sida en Asie et dans le Pacifique (ASAP en anglais), à une nouvelle estimation du nombre de personnes porteuses du virus dans la région. Ainsi, l’Asie et le Pacifique abriteraient non plus 8,3 millions de personnes séropositives, mais 5,4 millions.

Cependant, l’épidémie continue de se propager dans la région et un million de nouvelles infections a été enregistré au cours des deux dernières années.

J V R Prasado Rao, directeur de l’équipe de soutien régional de l’Onusida en Asie, a précisé que le nouveau taux de prévalence du VIH/SIDA avait été calculé à partir des chiffres recueillis auprès des centres de surveillance prénatale et à partir d’un système de surveillance des ménages, alors que les estimations précédentes reposaient uniquement sur les résultats des tests de dépistage effectués par les femmes enceintes.
 
« L’Onusida préconise de s’intéresser aux tendances et non aux chiffres », a rappelé M. Prasado Rao devant les délégués, réunis lundi, à Colombo. « Et les tendances générales demeurent les mêmes », a-t-il poursuivi.

En outre, en guise de conclusion, il a indiqué que les taux d’infection au VIH progressaient dans de nombreux pays, dont la Chine, le Vietnam, le Bangladesh, le Népal, le Pakistan et l’Indonésie, mais qu’ils baissaient en Thaïlande, au Cambodge et dans plusieurs régions de l’Inde.

Des poches de désespoir

La croissance économique et l’amélioration des infrastructures ont entraîné une plus grande richesse et une mobilité plus importante de la population. Cependant, ces deux facteurs ont également contribué à accroître le nombre des infections au VIH.

Dans la plupart des pays de la région, l’épidémie continue de toucher essentiellement les groupes vulnérables, à savoir les consommateurs de drogues injectables, les travailleurs du sexe et leurs clients ainsi que les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes.

« Le défi que doit relever l’Asie consiste à conserver un taux de prévalence peu élevé », a indiqué Peter Piot, directeur exécutif d’Onusida, dans une déclaration lue par sa directrice adjointe, Deborrah Landey.

En outre, il a critiqué le manque de vigilance dont font preuve les leaders de la région et a insisté sur la forte augmentation du taux de prévalence enregistré parmi les hommes qui ont des rapports avec d’autres hommes en Chine, et chez les femmes mariées en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Le Sri Lanka, qui accueille la conférence à laquelle participent 2 500 délégués de 70 pays différents, affiche un taux de prévalence inférieur à 0,1 pour cent, soit l’un des taux les plus faibles de la région. Toutefois, le président Mahinda Rajapaksa a souligné qu’ils n’avaient aucune raison « de se féliciter ».
 
Malgré la présence de facteurs qui alimentent généralement l’épidémie, tels que la présence d’une importante population de travailleurs migrants et d’un long conflit, le Président a estimé que les politiques strictes en matière de consommation d’alcool et de drogues illégales en vigueur dans son pays avaient permis de maintenir les taux d’infection à des niveaux faibles.

L'importance de la couverture universelle

En Asie, quelque 235 000 personnes reçoivent un traitement antirétroviral - seulement 20 pour cent des patients dont l’état de santé requiert un traitement suivent une thérapie. Compte tenu du fait que la plupart des pays de la région disposent des ressources adaptées et abritent un nombre gérable de malades, M. Prasado Rao d’Onusida a exhorté les délégués à travailler davantage à la mise en œuvre de la couverture universelle.

Toujours selon M. Prasado Rao, les efforts de prévention sont également à la traîne dans la région et visent essentiellement l’ensemble de la population alors qu’ils devraient s’adresser en priorité aux groupes les plus vulnérables.
 
Il a également mis en garde contre la trop grande dépendance aux fonds externes, qui d’après lui représente une menace à la poursuite des efforts de lutte contre le sida, dans la plupart des pays.

Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a invité les gouvernements à accroître leurs dépenses en matière de santé et à ne pas considérer le VIH/SIDA comme un problème sanitaire, mais comme une question de développement nécessitant la mobilisation de l’ensemble des secteurs.

« Cette conférence se tient à un moment historique dans l’évolution de l’épidémie dans la région, a conclu Peter Piot dans sa déclaration, car il y a encore de l’espoir… mais nous devons saisir l’espoir au vol. »

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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