Les arbres absorbent d’énormes quantités de CO2 grâce à leur taille et à leurs systèmes racinaires très développés, ce qui fait d’eux des puits de carbone efficaces.
Selon un système de paiement pour des services écosystémiques (PES), un agriculteur qui plante sur un hectare des variétés locales d’arbres (acajous, Prunus africana et Maesopsis) gagnera en moyenne 700 dollars par an, a affirmé Annet Ssempala, responsable de programme avec l’organisation ougandaise Ecotrust (Environmental Conservation Trust of Uganda).
« C’est une moyenne par hectare mais d’autres agriculteurs gagnent plus que cela », a indiqué Mme Ssempala.
Pour déterminer le montant que chaque agriculteur pourra gagner, plusieurs critères sont pris en compte : l’évaluation de la superficie des terres où seront plantés les arbres, les types/espèces d’arbres plantés ainsi que le couvert végétal et la période de maturité des arbres.
Les agriculteurs sont payés en cinq versements sur une période de dix ans. Ils reçoivent 30 pour cent lors du premier versement, 20 pour cent lors du deuxième, du troisième et du cinquième versement, respectivement, et 10 pour cent lors du quatrième versement.
Selon Ecotrust, grâce à ce fonds de crédits carbone, les agriculteurs gagnent collectivement environ 500 000 dollars et reçoivent des certificats attestant de leur engagement écologique, ce qui leur permet d’accéder au crédit.
Benon Bushoborozi, du groupe de planteurs d’arbres de Kiyanga, a dit à IRIN qu’il avait pu obtenir un prêt de 500 000 shillings ougandais (200 dollars) pour financer ses activités agricoles.
« Cet argent m’a aidé à démarrer un projet de production de légumes l’année dernière et j’ai pu rembourser le prêt grâce à la vente de mes légumes », a-t-il dit.
Déforestation
« Des bûcherons peu scrupuleux abattent les forêts sans discernement pour récupérer le bois ou pour le transformer en combustible, en toute impunité. Nous plantons des arbres pour préserver l’environnement », a dit Beatrice Ahimbisibwe, membre de l’asssociation de femmes de Bitereko, dans le district de Bushenyi.
Mme Ahimbisibwe a dit à IRIN qu’elle avait planté trois hectares de pins exotiques et d’espèces d’arbres indigènes sur ses terres. « Les gouvernements [local et central] ne s’investissent pas suffisamment pour la conservation des forêts et [le] milieu environnant », a-t-elle déclaré.
Aux côtés de l’organisation Ecotrust, le projet Trees For Global Benefit (TFGB – des arbres pour un bien-être mondial) permet aux groupes d’agriculteurs, non seulement de bénéficier de la vente de crédits carbone, mais également de contribuer à restaurer la couverture forestière qui se dégrade.
Selon Tom Rukundo, spécialiste de l’évaluation de l’impact sur l’environnement et de la recherche auprès de l’Autorité nationale des forêts (NFA) de l’Ouganda, le manque d’incitation à la conservation des forêts est responsable, dans une large mesure, de la déforestation.
« La situation a empiré à cause de la demande croissante en combustible et de la faiblesse d’un institut forestier handicapé par des ressources limitées », a-t-il ajouté.
M. Rukundo a affirmé que les forêts en dehors des zones protégées avaient besoin de plan de mesures incitatives, à l’image de la Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation de la forêt (REDD) qui rémunère les gens pour qu’ils préservent leurs forêts afin d’atténuer les effets du changement climatique.
« La faune comme les chimpanzés, les buffles et les oiseaux, qui jouissait auparavant de grands espaces pour s’ébattre, saccage les cultures et est en concurrence avec l’homme pour le territoire », a expliqué Yolamu Nsamba, ancien secrétaire du roi du royaume du Bunyoro-Kitara à Hoima, commentant la dégradation des réserves forestières de Budongo et de Bugoma, dans le district de Hoima. Dans le passé, ces forêts étaient protégées par les chefs traditionnels africains.
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