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OMD - Les donateurs détiennent la clé d’une génération sans sida

A nurse draws blood from an infant at the Baylor Children’s Centre of Excellence in Maseru, Lesotho. Thirty percent of the 1,150 children accessing antiretroviral treatment in Lesotho are receiving it at this clinic Eva-Lotta Jansson/IRIN/IFRC
Selon de hauts responsables des Nations Unies, l’avènement d’une génération sans sida est possible d’ici 2015, à condition que les programmes de prévention et de traitement du VIH/SIDA soient entièrement financés de façon à s’assurer que les progrès constants enregistrés au cours des récentes années ne soient pas anéantis.

« Il s’agit d’un moment sans précédent [d’un] élan sans précédent. J’exhorte les partenaires au développement à soutenir financièrement le Fonds mondial [de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme] », a déclaré Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 21 septembre dernier, lors d’un événement organisé en marge du sommet de trois jours sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui s’est tenu au siège des Nations Unies, à New York.

Mme Chan a rappelé qu’en l’absence de financement adéquat, toute la bonne volonté, les interventions positives et les engagements des pays auraient peu de répercussions.

Le rôle important joué par la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant (PTME) dans la réalisation de trois des OMD, c’est-à-dire réduire la mortalité maternelle et infantile ainsi qu’enrayer la propagation du VIH/SIDA et commencer à inverser la tendance actuelle, « coupe court aux querelles et à la compétition » pour les financements et aux programmes, a-t-elle souligné.

Les efforts visant à atteindre ces trois objectifs pourraient bénéficier des divers engagements en matière de politiques et de financements en faveur de la santé des femmes qui ont été pris cette semaine lors du sommet à l’occasion du 10e anniversaire de l’adoption des OMD. Toutefois, le sida, la principale cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer dans le monde, fait figure d’obstacle qui entrave la réalisation des objectifs en matière de santé des femmes.

En 2008, près de 45 pour cent des femmes enceintes séropositives ont reçu un traitement antirétroviral (ARV) afin de prévenir la transmission du virus à leur enfant – soit un chiffre en augmentation par rapport aux 35 pour cent enregistrés en 2007.

Fournir un traitement aux 1,4 million de femmes enceintes séropositives dont l’état de santé nécessitait un traitement en 2009 afin de prévenir la transmission du virus de la mère à l’enfant « peut être fait », a dit à IRIN/PlusNews Jimmy Kolker, chef du département VIH/SIDA au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), avant de se rendre à ce sommet. « Cela ne demande aucune avancée ou tâche spécifique qui n’a pas déjà été entreprise », a-t-il dit.

Le Fonds mondial à la recherche de promesses de dons

Cependant, les efforts continuent de dépendre en partie des contributions versées par les pays au Fonds mondial, l’un des principaux contributeurs aux programmes de PTME. L’organisme international de financement cherche entre 13 et 20 milliards de dollars de dons sur trois ans « dans un contexte économique très difficile », d’après Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial.

La semaine dernière, la France s’est engagée à verser 1,4 milliard de dollars au Fonds mondial, qui finance un cinquième de la lutte contre le sida à travers le monde. Le Canada a, quant à lui, fait une promesse de dons de 540 millions de dollars, alors que l’Allemagne versera 25 millions de dollars à la Côte d’Ivoire, dans le cadre d’un accord de conversion d'une partie de la dette ivoirienne annulée en un fonds de lutte contre le VIH/SIDA. La Norvège a annoncé une augmentation de 20 pour cent de sa contribution au Fonds mondial au cours des trois prochaines années - le pays versera ainsi un total de 225 millions de dollars.

L’attention est désormais tournée vers les Etats-Unis qui subissent la pression d’organisations de plaidoyer comme ONE pour donner six milliards de dollars. M. Kazatchkine avait dit la semaine dernière qu’il attendait une annonce du président américain Barack Obama. Bien que M. Obama ait parlé de renforcer l’engagement américain auprès du Fonds mondial lors de son discours à l’occasion du sommet, le 22 septembre, il n’a formulé aucune promesse financière.

Les Etats-Unis ont versé une contribution record de 1,05 milliard de dollars au Fonds mondial pour l’année fiscale 2010, mais ils ont été la cible de critiques pour ne pas intégrer aux stratégies internationales leurs programmes de lutte contre le VIH/SIDA et les financements prévus dans le cadre du Plan d'aide d'urgence du président américain contre le sida (PEPFAR) d’une part, et sa nouvelle initiative mondiale en matière de santé d’un montant de 63 milliards de dollars d’autre part.

Lorsqu’il a renfloué ses caisses en 2007, le Fonds mondial était à court de trois milliards de dollars. Il avait atteint un objectif partiel de 10 milliards de dollars à distribuer en 2008, 2009 et 2010.

« Chaque dollar compte et quand vous faites des économies, vous mettez en péril des vies supplémentaires », a dit Sipho Moyo, directeur Afrique auprès de ONE. « Nous devons continuer à investir. Les donateurs doivent être prêts à joindre l’acte à la parole ».

Elargir les services de PTME

Les pays fortement touchés par l’épidémie, et plus particulièrement les pays d’Afrique subsaharienne, continuent leur combat contre la transmission du virus de la mère à l’enfant, en abandonnant la simple dose de névirapine au profit de « régimes antirétroviraux les plus appropriés », a dit M. Kazatchkine.

Ce changement progressif a entraîné une augmentation globale de 65 pour cent des budgets dédiés à la PTME dans les pays fortement touchés par l’épidémie.

Au total, 70 des 123 pays participants ont révélé vouloir élargir davantage les services de PTME en 2008, alors qu’ils n’étaient que 34 à avoir un tel projet en 2005.

La Namibie, qui affiche une prévalence du VIH de 15 pour cent au sein de sa population adulte, a été saluée pour son succès dans l’élargissement de ses services de PTME depuis 2005. Désormais plus de 60 pour cent des femmes enceintes séropositives reçoivent un traitement ARV et la prévalence VIH chez les enfants de moins d’un an est passée de 13,5 pour cent en 2006 à sept pour cent en 2009, selon le président namibien Hifikepunye Lucas Pohamba.

Les défis de la stigmatisation

Mme Chan a salué le président namibien pour son engagement à éradiquer la transmission du virus de la mère à l’enfant, maintenant ainsi le ton optimiste qui a prévalu pendant la majeure partie du sommet.

« Il y a juste quelques années de cela, il aurait été inconcevable qu’un groupe de discussion sur les femmes vivant avec le VIH soit appelé ‘un moment d’espoir’ », a dit Anthony Lake, directeur exécutif de l’UNICEF. « Il y a quelques années, pour beaucoup trop de femmes, un diagnostic VIH positif était synonyme d’une double condamnation à mort, pour la mère et le bébé ».

Et pourtant il faudra plus que de la confiance, un accord sur une stratégie commune d’élimination de la transmission mère-enfant, ou des financements appropriés, pour aider les femmes enceintes séropositives à avoir accès au test de dépistage et au traitement à l’échelle mondiale, a dit M. Kolker.

« Dans tout contexte, il existe des défis liés à la stigmatisation qui empêchent les femmes de se faire dépister ou de venir chercher leurs résultats », a expliqué M. Kolker. « Ou alors elles apportent les médicaments à la maison, mais elles ne les prennent pas comme on le leur a indiqué. Beaucoup de choses doivent changer dans l’attitude et le comportement afin de rendre les services disponibles facilement ».

En 2008, seulement cinq pour cent des femmes enceintes dans les pays à revenus faible ou intermédiaire ont déclaré que leurs partenaires masculins avaient été dépistés. Ainsi, selon M. Kolker il est « absolument essentiel » d’impliquer les pères en élargissant davantage les services et en éliminant les préjugés selon lesquels les femmes auraient « peu de moralité » et seraient responsables de la présence du virus au sein du couple.

al/ks/cb/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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