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Des luttes intestines font ressurgir le spectre de la violence

Tendai Biti, MDC secretary general. IRIN
Tendai Biti
Le désaccord public entre le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai et le ministre des Finances Tendai Biti au sujet de l’augmentation des salaires des fonctionnaires est considéré comme une preuve des divisions grandissantes entre deux des principaux dirigeants du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

M. Biti a dit que les salaires avaient été gelés, alors que M. Tsvangirai, chef du MDC, a dit lors d’un rassemblement politique organisé à l’occasion du 1er mai que les fonctionnaires, y compris le personnel médical et les enseignants, seraient les prochains à bénéficier d’ajustements de salaires qui se situent actuellement entre 165 et 250 dollars par mois. 

Bien que les salaires soient peu élevés par rapport aux normes internationales, ils ont été utilisés pour inciter les fonctionnaires à retourner au travail lorsque l’hyperinflation avait réduit leur paie à moins d’un dollar par mois.

Le remplacement du dollar zimbabwéen par un panier de devises étrangères – parmi lesquelles le dollar américain, le rand sud-africain et le pula botswanais – a permis de mettre fin à l’hyperinflation, mais la population fait toujours face à des pénuries de carburant et d’électricité. En outre, bien que les vivres soient disponibles, de nombreux habitants n'ont pas les moyens de les acheter.

En remportant une majorité parlementaire lors du scrutin de 2008 marqué par la violence, le MDC est le premier parti à avoir sérieusement ébranlé le régime de Robert Mugabe, arrivé au pouvoir après l’indépendance du Zimbabwe en 1980.

L’Accord politique global – négocié sous l’égide de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), une organisation régionale - a été signé en septembre 2008. Il a permis la formation, en février 2009, du gouvernement d’union nationale – une coalition fragile entre la ZANU-PF du président Mugabe, le MDC du Premier ministre Tsvangirai et une faction dissidente du MDC dirigée par le vice-Premier ministre Arthur Mutambara.

Le gouvernement d’union nationale n’a cependant pas réussi à améliorer les conditions de vie de la plupart des Zimbabwéens. Au cours des derniers mois, une augmentation des violences politiques a été constatée, attribuée aux tentatives de la ZANU-PF de récupérer un certain soutien politique et de punir ceux qui semblent se ranger derrière le MDC, en particulier dans les régions rurales.

Conflits internes

Mais des partisans de M. Tsvangirai ont récemment été tenus responsables d’une attaque contre le directeur national du MDC, Toendepi Shone, considéré un supporter de M. Biti, qui est également secrétaire général du MDC.

« Nous avons toujours dit que M. Tsvangirai était entouré de gardes du corps et de jeunes supporters violents, mais personne ne nous croyait »
La voiture de M. Shone a été « saisie » au domicile de M. Tsvangirai. Il a été accusé de visiter les provinces pour faire campagne en faveur de M. Biti en vue du congrès du parti, qui aura lieu en 2011 pour choisir le candidat du MDC.

Des partisans de M. Tsvangirai ont également banni le directeur de la sécurité du MDC, Chris Dlamini, du siège du parti. Il est lui aussi considéré comme un supporter de M. Biti. Ce dernier a toujours accès au siège du parti, mais son personnel de sécurité a été augmenté.

« Nous avons toujours dit que M. Tsvangirai était entouré de gardes du corps et de jeunes supporters violents, mais personne ne nous croyait », a dit à IRIN un ancien haut responsable du MDC qui a souhaité garder l’anonymat.

Politique de division

« La ZANU-PF a tout intérêt à ce que le MDC soit faible au moment des prochaines élections pour éviter une défaite comme celle qu’elle a subi en 2008. Elle a aussi avantage à ce que le candidat du MDC ne soit pas aussi populaire que Morgan Tsvangirai. La ZANU-PF serait ravie de financer tout processus visant à déstabiliser le MDC », a dit à IRIN Eldred Masunungure, analyste politique et universitaire.

« M. Tsvangirai est le visage de l’opposition... il est très populaire au Zimbabwe ; quiconque chercherait à s’opposer ou à perturber [la mise en œuvre de] ses programmes risquerait d’être banni par un peuple qui a soif de changement ».

Un autre scrutin doit avoir lieu en 2011 ou 2012. Le climat politique est de plus en plus tendu et le spectre de la violence entre les factions et les partis rivaux – qui n’est jamais bien loin – refait surface.

M. Tsvangirai a reconnu l’existence de tensions au sein du MDC, mais a cherché à en minimiser l’importance. « Le secrétaire général [Biti] et moi sommes des camarades de lutte depuis de nombreuses années. Nous nous sommes toujours serré les coudes et nous n’allons pas permettre aux ennemis du véritable changement de faire dérailler la cause du peuple », a-t-il dit.

« Les tentatives de division se sont traduites par des actes de violence et des altercations, l’envoi d’équipes suspectes dans les provinces, des discours fomentant la division ainsi que la fabrication et la distribution à la presse de documents diffamatoires et sans fondements ».

dd/go/he/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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