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A la recherche d’une prévention du VIH « sur mesure »

The road to Mekele, northern Ethiopia Terri O'Sullivan/Flickr
Au cours des cinq dernières années, plus de la moitié des adultes éthiopiens se sont soumis au test de dépistage du VIH et une campagne a été organisée pour promouvoir les changements de comportement. Les spécialistes en appellent maintenant à une campagne plus ciblée.

Il faut chercher à mieux comprendre comment le VIH/SIDA affecte « Les populations les plus à risque » pour ensuite développer une réponse plus spécifique.

« Le gouvernement a mis sur pied une vigoureuse campagne pour lutter contre le VIH, mais il faut maintenant... cibler les groupes spécifiques les plus affectés par l’épidémie », a dit Desmond Johns, directeur national de l’ONUSIDA pour l’Éthiopie. « Des statistiques de dépistage élevées ne veulent pas dire grand-chose à moins de tester des personnes à risque comme les travailleurs du sexe ».

Parmi les groupes à risque en Éthiopie, on compte notamment les travailleurs du sexe, les membres des forces armées, les travailleurs migrants, les enfants des rues, les étudiants et les couples séro-discordant (dont l’un des membres est séropositif et l’autre non). Pour la première fois, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes (MSM) ont été inclus dans l’ébauche du plan stratégique national pour les cinq prochaines années.

« Nous nous préparons à entreprendre une étude nationale afin de déterminer les populations les plus à risque, leur répartition, la prévalence du VIH au sein de ces groupes, leurs comportements sexuels, les facteurs de prédisposition et le risque que représentent ces populations de relayer l’épidémie au reste de la population. Nous serons ainsi plus à même d’offrir à ces groupes, parmi d’autres services de prévention, des interventions sur mesure pour promouvoir les changements de comportement », a dit Meskele Lera, directeur adjoint du Bureau fédéral de prévention et de contrôle du VIH/SIDA (HAPCO).

« Les populations les plus à risque constituent déjà notre priorité. Ce qu’il faut maintenant, c’est améliorer l’offre de services pour permettre à ces groupes d’y avoir accès », a-t-il ajouté.

Pour mettre en place une réponse plus ciblée, les Bureaux régionaux de prévention et de contrôle du VIH/SIDA devront élaborer des mesures de prévention spécifiques pour leur région, car les risques et la prévalence varient beaucoup d’un endroit à un autre.

« À titre d’exemple, la proportion d’hommes non circoncis dans la région de Gambella [dans l’ouest de l’Éthiopie] est de 53,2 pour cent, selon l’enquête démographique et de santé de l’Éthiopie pour 2005 », a indiqué M. Meskele. « Dans la plupart des régions, plus de 90 pour cent des hommes sont circoncis. La promotion de la circoncision en tant qu’intervention biomédicale devrait donc être faite dans des zones ciblées comme la région de Gambella, tout en tenant compte du contexte national ».

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« Ce n’est pas l’épidémie typique de l’Afrique subsaharienne. Il s’agit d’une épidémie généralisée qui présente des taux de prévalence plus élevés dans les zones urbaines et des taux plus faibles dans la plupart des zones rurales du pays », a dit à IRIN/PlusNews Akram Eltom, chef d’équipe de lutte contre le VIH pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Éthiopie.

Selon HAPCO, le taux provisoire de prévalence du VIH à l’échelle nationale est de 2,3 pour cent pour 2010, mais les grandes villes comme Addis Abeba affichent un taux de prévalence moyen d’environ sept pour cent, contre 0,9 pour cent pour les zones rurales – où vit 85 pour cent de la population.
L’expansion rapide du réseau routier signifie toutefois que la frontière entre population urbaine et rurale s’estompe progressivement avec l’apparition de petites villes le long des routes principales.

« L’Éthiopie n’est pas vraiment affectée par une migration forcée. Ce que nous avons, c’est une migration économique de faible intensité mais en important volume », a ajouté M. Eltom, de l’OMS. « Le réseau routier du pays se développe à un rythme extrêmement rapide ; grâce à l’amélioration des transports routiers et à l’émergence d’opportunités d’emploi dans plusieurs nouvelles zones urbaines, ce qu’on appelait autrefois le corridor de Nazareth... de Djibouti à Addis Abeba en passant par Nazareth, a pris de l’expansion et inclut maintenant d’autres villes ».

« Cela est peut-être dû à l’émergence de nouvelles tendances en terme de mobilité humaine... ou à celle de nouvelles réalités socio-économiques dans des foyers de population que l’on ne croyait pas affectés par le VIH. Ce qui est certain, c’est que les interactions sociales, culturelles et économiques associées ouvrent la voie à une multitude de situations de vulnérabilité complexes qui exigent une meilleure compréhension et une réponse plus ciblée ».

M. Eltom a fait remarquer que des efforts avaient déjà été entrepris pour s’adapter aux nouveaux visages de l’épidémie.

D’après M. Meskele, HAPCO travaille actuellement à l’élaboration d’un programme détaillé pour donner une orientation à la lutte contre l’épidémie de VIH/SIDA qui sévit en Éthiopie.

« En intensifiant nos interventions pour refléter [l’évolution de] l’épidémie et en adoptant des mesures hétérogènes adaptées à son hétérogénéité, nous assisterons à de nouveaux progrès en matière de modification des comportements », a-t-il dit.

kr/mw/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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