Publiée dans l’édition en ligne du Lancet du 30 avril, l’étude compare la mortalité adulte entre 1970 et 2010 dans 187 pays.
En se fondant sur des données provenant de différentes sources, y compris des recensements et des études sur les ménages, les chercheurs ont découvert que le VIH était un élément clé de l’inversion du déclin mondial de la mortalité de 1970 à 1990.
Bien que la mortalité à l’échelle de la planète soit toujours 26 pour cent inférieure à ce qu’elle était il y a 40 ans, il existe des disparités régionales. En Afrique subsaharienne, durement touchée par le VIH, la mortalité se trouve à des niveaux jamais atteints dans des pays développés, comme la Suède, depuis les années 1700.
Pour l’un des co-auteurs de l’étude, Christopher Murray, de l’Institute for health metrics and evaluation de l’Université de Washington, bien que ces données constituent un testament de l’impact dévastateur du VIH, elles révèlent également une histoire d’espoir qui commence tout juste à émerger.
« Pour donner une idée de l’impact du VIH, nous avons analysé les chiffres de la mortalité maternelle dans tous les pays du monde et nous avons pu montrer que 20 pour cent de l’ensemble des décès maternels auraient pu être évités si le VIH n’avait pas été un facteur », a-t-il dit à IRIN/PlusNews. « Une histoire de succès de santé public qui émerge est l’élargissement de l’accès aux thérapies antirétrovirales [ARV] en Afrique, qui semble être l’un des moteurs du déclin de la mortalité constaté dans de nombreux pays depuis 2005 ».
D’après M. Murray, les données renforcent les arguments en faveur d’une intégration des traitements et services ARV au sein des programmes de santé maternelle dans le but de prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant.
Cependant, l’étude a également révélé que le fossé entre des pays enregistrant des taux de mortalité élevés, tels que la Zambie et le Swaziland, et ceux ayant des taux faibles, comme l’Islande, continuait à se creuser.
Selon le Programme commun des Nations Unies sur le sida, ONUSIDA, la Zambie a une prévalence du VIH d’environ 15 pour cent tandis que le Swaziland enregistre le taux de VIH le plus élevé au monde, à 26 pour cent.
« Le sida continue à être un gros problème, en dépit des améliorations là-bas. C’est la raison pour laquelle il est si important pour les pays de contrôler là où ils font des progrès et de voir ce qu’ils peuvent faire pour renforcer ces progrès », a ajouté M. Murray.
Il est nécessaire d’améliorer le contrôle de la mortalité adulte grâce à une meilleure collecte des données pour suivre non seulement l’impact du VIH mais aussi de maladies chroniques telles que le diabète, l’alcoolisme et les maladies cardiaques qui émergent à mesure que les revenus augmentent dans de nombreux pays, a-t-il dit.
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