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Quand le cinéma fait renaître l’espoir

 La quarantaine révolue, Thierry Maba a appris sa séropositivité en 1991. Valérie vit avec le VIH depuis 1993. Mariés depuis 2005, ils sont les deux protagonistes d’ « Une vie positive », un documentaire projeté il y a quelques semaines à Brazzaville, la capitale congolaise, et dont le but est de sensibiliser sur l’épidémie.

C’est lors d’un bilan de santé pour se rendre en Algérie grâce à une bourse d’études obtenue après son baccalauréat que Thierry a appris qu’il était infecté au VIH. « Quand j’ai eu mes résultats, je les ai confiés à un ami. Je ne voulais pas que mes parents l’apprennent », a-t-il dit à IRIN/PlusNews. « Mais ils l’ont su plus tard. Au départ, j’ai été rejeté ».

Valérie dit aujourd’hui avoir oublié la maladie, mais après avoir traversé des moments très difficiles. « J’ai fait deux fois le zona [infection cutanée répandue parmi les personnes vivant avec le VIH]. Je pesais jusqu’à 15 kilos et ne portais plus que des couches », a-t-elle raconté dans ce documentaire d’une heure, diffusé à la télévision nationale après avoir été projeté dans des salles de Brazzaville.

Pour Thierry et Valérie Maba, premier couple vivant avec le VIH à s’être marié publiquement au Congo, il était important de participer à ce documentaire.

« Il fallait changer la vision des choses sur le sida parce que pour la communauté, le sida est la maladie de la mort. Comme nous vivons positivement la chose, il fallait donc partager notre expérience », a dit Thierry. « Hier le mariage, aujourd’hui un documentaire, on a voulu montrer que le sida ne tue pas l’amour ».

« J’ai été stigmatisée », a dit Valérie à IRIN/PlusNews. « Mais aujourd’hui, le regard négatif s’est transformé en un regard positif. Donc ‘Une vie positive’ est un cadeau qu’on a donné à la communauté pour avancer dans la lutte contre le sida ».

Banko Film, l’Association des jeunes positifs du Congo et le quotidien ‘Les Dépêches de Brazzaville’, qui l’ont présenté, ont estimé que ce documentaire fait entre autres de témoignages de Congolais était « un film d’espoir pour les [personnes] séropositives [et] un outil efficace pour la lutte contre le VIH ».

Pour Alain Nkodia, réalisateur de ce documentaire qui traite de l’annonce et la gestion du statut sérologique, du rejet et de la stigmatisation, de la vie avec le VIH, ainsi que de la prévention et du traitement de la maladie, « il s’agit de faits réels que l’on [rappelle] dans le but d’informer et d’attirer l’attention des jeunes. C’est une grande leçon d’humanité ».

Tourné pendant deux ans au Congo, « Une vie positive » a été bien accueilli par le public lors de sa projection au Centre culturel français de Brazzaville, en février.

« C’est un film pas comme les autres qui révèle des choses, éduque, conseille et redonne de l’espoir, aussi bien aux personnes infectées qu’affectées », a dit Laetitia*, 20 ans, à IRIN/PlusNews à l’issue de la projection à laquelle elle avait assisté avec des amies. « Ce genre de film devrait être projeté régulièrement en milieu rural où les tabous subsistent encore ».

Environ un millier de copies du film sont désormais disponibles dans des librairies et autres points de vente de Brazzaville – à un prix qui reste néanmoins élevé (environ 20 dollars) dans un pays où 70 pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. M. Nkodia a émis le souhait que ce film éducatif puisse être utilisé par des organisations non gouvernementales et des institutions de lutte contre le sida pour sensibiliser les populations.

* Un nom d’emprunt

lmm/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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