« La prévalence nationale du VIH a baissé récemment en Tanzanie. Cependant, les améliorations ne se sont pas répandues de manière égale au sein de la population », a dit à IRIN/PlusNews James Hargreaves, professeur d’épidémiologie à la London school of hygiene and tropical medicine et principal auteur de l’étude. « Notre étude a montré des tendances divergentes de la prévalence du VIH parmi trois groupes de personnes : il y avait une baisse significative de la prévalence du VIH parmi les Tanzaniens qui fréquentaient des écoles secondaires et nous avons également constaté une baisse parmi ceux inscrits à l’école primaire ».
« En revanche, parmi ceux qui n’avaient pas d’éducation formelle, la prévalence du VIH est restée stable », a-t-il ajouté. « Ce que cela suggère, c’est qu’entre 2004 et 2008, les nouvelles infections VIH ont pu survenir plus rapidement parmi un groupe vulnérable en Tanzanie – celui qui a eu le moins accès à une éducation scolaire. Nous devons nous assurer que notre réponse sur le long-terme tienne compte de ces différentes tendances ».
L’étude publiée dans la revue AIDS a utilisé des données provenant de deux enquêtes nationales démographiques et sanitaires, l’une pour la période 2003-2004, et l’autre pour 2007-2008.
Alors que l’étude ne s’est pas penchée sur les causes de la baisse, une précédente étude sur le lien entre l’éducation et le risque VIH dans les pays d’Afrique subsaharienne a rapporté des conclusions similaires, émettant l’hypothèse que dans la mesure où la réponse du système de santé publique au VIH grandissait en Afrique subsaharienne, les membres les plus éduqués et les mieux placés de la société seraient les premiers à adopter des comportements pour se protéger.
D’après M. Hargreaves, les conclusions de ces études indiquent un tournant significatif dans la tendance de l’incidence VIH dans la région. Plus tôt dans l’histoire de l’épidémie, les Africains les plus riches, les plus éduqués et les plus mobiles étaient davantage exposés au risque VIH que ceux des groupes socio-économiques plus faibles, mais il semblerait que cela soit en train de changer.
Lire aussi | |
Renversement de tendance - les personnes les moins éduquées, principales victimes du VIH |
« La nouvelle dynamique de l’épidémie devrait mener à repenser les activités de prévention. Nous devons être conscients que nos programmes pourraient mieux réussir à réduire les comportements sexuels à risque parmi les groupes socio-économiques les plus élevés », a-t-il dit. « Des programmes qui impliquent plus directement les moyens de subsistance ou qui s’attaquent à la pauvreté et les inégalités entre les genres sont également importants ».
« Accroître l’accès à l’éducation pour les femmes, par exemple, pourrait être un moyen de s’assurer que les groupes socio-économiques faibles aient un accès à l’information sur la prévention du VIH et soient renforcés afin de procéder aux changements nécessaires dans leurs vies pour éviter l’infection au VIH », a-t-il ajouté.
kr/mw/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions