1. Accueil
  2. East Africa
  3. Ethiopia
  • News

Des tranches de vie

[Ethiopia] AIDS warning poster in Ethiopia. Anthony Mitchell/IRIN
Many Ethiopians prefer to keep their HIV status hidden for fear of isolation
A Addis Abeba, la capitale éthiopienne, Mestihet Temane, 27 ans, joue sur scène l’histoire d’une jeune femme qui, après la mort de ses parents, se retrouve toute seule dans la rue, sans argent, ni confiance, ni soutien.

« Parfois je pleure quand je chante, et beaucoup de spectateurs pleurent aussi », a-t-elle dit à IRIN/PlusNews.

Mestihet est membre de Mekdim Ethiopia National Association, une ONG (organisation non gouvernementale) locale qui organise des spectacles sur le thème du VIH dans des bureaux, des universités et des centres communautaires. Les membres du club théâtre et musique qui donnent ces représentations sont des orphelins ou des personnes vivant avec le VIH – les histoires déchirantes d’abandon et de discrimination qu’ils incarnent sont souvent semi-autobiographiques.

Bien que ce projet vise à aborder publiquement le sujet du VIH, le statut sérologique de beaucoup des acteurs de Mekdim n’est pas révélé au public, et bon nombre d’entre eux gardent également le secret dans leur vie privée.

« Un collègue m’a dit : ‘si j’avais su que tu avais le VIH, je n’aurais pas échangé mes vêtements avec toi’ », a dit Dawit*, un acteur de 21 ans. « Même aujourd’hui, il y a un problème avec le VIH et la discrimination. »

Mickey*, un danseur, a dit qu’il souffrait psychologiquement quand ses collègues discutaient de manière désapprobatrice de la séropositivité d’autres danseurs ; Fatiya*, 17 ans, cache son infection à son propriétaire de peur d’être expulsée.

D’après Tilahun Sheko, responsable de programme à Mekdim, si les spectacles ont augmenté significativement le nombre de personnes se rendant aux consultations de conseil et de dépistage volontaires qui accompagnent les représentations, beaucoup d’habitants d’Addis, en particulier dans les milieux aisés, sont encore « plus préoccupés par leur réputation que par le fait d’obtenir un traitement. »

Alemu Anno Ararso, directeur de la coordination de la réponse multi-secteurs au Bureau fédéral de la prévention et du contrôle du VIH/SIDA, a dit que tout comme les « conversations communautaires » organisées par le gouvernement – où les participants sont encouragés à discuter et à partager leurs expériences, y compris sur des sujets traditionnellement tabous – les spectacles de Mekdim étaient utiles pour démystifier le VIH.

« Ils racontent les histoires et comment [le virus] se transmet », a-t-il dit. « Ils partagent les expériences qu’ils ont vécues ; personne ne peut en savoir plus qu’eux [sur le sujet]. »

« Un collègue m’a dit : ‘si j’avais su que tu avais le VIH, je n’aurais pas échangé mes vêtements avec toi’ »
Cependant, M. Arorso a reconnu que malgré les efforts du gouvernement pour lutter contre la stigmatisation, le problème persistait.

« Les Ethiopiens préfèrent se taire. Nous ne voulons pas nous livrer. Si j’ai un problème, je ne veux pas en parler », a-t-il ajouté. « C’est pourquoi on a eu recours à la stratégie de la conversation communautaire. Ils écoutent leurs amis parler, et tout sort. »

D’après lui, le problème de la stigmatisation affecte également les programmes de lutte contre le VIH. « Nous avons [du mal à convaincre les gens d’utiliser les] services, et ces difficultés sont liées à la stigmatisation. Si on se rend compte que vous êtes séropositif, vous allez être discriminé, donc les gens décident de ne pas faire le test », a-t-il dit. « Nous pouvons comprendre l’effet par procuration ; tout vient de la discrimination. »

Une ONG locale, Network of Networks of HIV Positives in Ethiopia, travaille à l’élaboration d’un indice de stigmatisation – qui doit être achevé cette année – visant à révéler les causes profondes et l’importance de la stigmatisation dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

« Le VIH est l’affaire de tous, donc tout le monde doit en parler ; on peut lutter contre le VIH en améliorant les connaissances et les comportements », a-t-il ajouté.

wd/kr/mw/il/ail

* Les noms ont été modifiés

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join