L'accord politique général conclu en septembre 2008 entre divers partis politiques adverses du Zimbabwe a ouvert la voie à la formation du gouvernement de coalition en février 2009, et préconisait une nouvelle constitution pour 2010.
« Nous ne réclamons pas une participation pour la forme, mais un engagement significatif en faveur de notre bien-être et de nos droits, une fois que la constitution sera adoptée », a déclaré à IRIN/PlusNews Tonderai Chiduku, coordinateur auprès du Réseau national des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Zimbabwe (ZNPP+ en anglais).
Le Service de diffusion de l'information sur le VIH/SIDA en Afrique australe (SAFAIDS en anglais), une organisation régionale à but non lucratif engagée dans la lutte contre l’épidémie, s’est aussi rassemblé dernièrement afin de définir la manière dont les personnes séropositives pouvaient participer à l’élaboration de la constitution.
Monica Mandiki, représentante pays, a indiqué que l’actuelle Constitution ne faisait pas explicitement référence aux droits d’accès aux soins de santé, et qu’elle « ne mentionnait pas le VIH ».
SAFAIDS et ZNNP+ exigent une charte de droits qui défendrait davantage l’accès aux services de santé. Selon les estimations, deux millions de personnes vivraient avec le VIH/SIDA au Zimbabwe, un des pays les plus touchés par l’épidémie. Le Zimbabwe ne s’est jamais penché sur une telle loi auparavant et n’a pas de représentation au Parlement, a ajouté Tonderai Chiduku.
« Etant donné que les deux millions de personnes séropositives du Zimbabwe continuent d’être confrontées à d’importants défis en matière d’accès aux traitements, aux services sociaux, aux soins de santé de base, à l’éducation et aux droits socio-économiques, il est important de souligner le besoin d’une charte de droits plus complète dans la nouvelle constitution qui défendrait la non-discrimination et la protection égale devant la loi », a dernièrement déclaré ZNNP+.
Les activistes ont également exhorté les responsables politiques à inclure une clause qui contraindrait le gouvernement à consacrer au moins 10 à 15 pour cent du budget national aux soins de santé, a expliqué Monica Mandiki à IRIN/PlusNews.
Toutefois, les chances que les voix des activistes se fassent entendre sont maigres. « Le fait que l’on ne dispose de pouvoir décisionnel au cours du processus joue en notre défaveur, car rien ne garantit que la majorité des leaders et des équipes de direction [qui rédigent la constitution] soient sensibles à nos besoins », a reconnu Tonderai Chiduku.
La campagne exige également qu’il soit prévu dans la constitution une clause visant à fournir aux prisonniers « des traitements antirétroviraux gratuits et continus, des repas adaptés, ainsi qu’un accès à des professionnels de la santé dûment qualifiés, par l’état, le cas échéant ».
SAFAIDS et ZNNP+ organiseront des rencontres à travers le pays afin de recueillir les points de vue de réseaux de personnes séropositives. Ces points de vue seront regroupés dans un document national qui sera présenté au comité chargé de l’élaboration de la constitution.
« Bien que notre principal espoir soit d’être mieux représenté lors de l’élaboration de la nouvelle constitution, nous ferons notre possible afin de garantir que les voix des personnes vivant avec le VIH/SIDA soient [entendues] », a conclu Tonderai Chiduku. « Nous ne pouvons laisser le hasard décider, car la Constitution définit les lois qui nous affectent ».
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