Des chercheurs de l’Imperial College London, au Royaume-Uni, et de l’université de Harvard aux Etats-Unis, ont mis au point un cristal qui leur a permis de mettre en évidence la structure de l’intégrase, une enzyme qui permet au VIH d’intégrer son patrimoine génétique dans une cellule hôte.
De nombreux chercheurs avaient tenté, en vain, d’identifier la structure tridimensionnelle de l’intégrase, liée à l’ADN viral. Lorsqu’une personne est contaminée par le VIH, le virus fait intervenir l’intégrase pour copier ses informations génétiques dans l’ADN de la personne.
La nouvelle étude, publiée dans le dernier numéro de Nature, une revue scientifique, a permis de décrypter le mode d’action d’une classe de médicaments antirétroviraux permettant de prolonger la survie, les inhibiteurs de l'intégrase. Ces médicaments agissent en bloquant l’intégrase, mais les scientifiques sont restés longtemps sans comprendre totalement comment, et sans savoir de quelle façon les améliorer.
« Nous savons désormais comment les inhibiteurs de l'intégrase – tels que Isentress [un médicament fabriqué par le laboratoire pharmaceutique Merck & Co] – se lient à l'intégrase et l’inhibent. Par conséquent, il sera désormais possible d'améliorer les médicaments sur le marché », a expliqué à IRIN/PlusNews le docteur Peter Cherepanov de l’Imperial College London, l’un des principaux auteurs de l’étude.
« C’est le Saint-Graal de la recherche contre le VIH... Cette découverte pourrait nous permettre d’élargir l’éventail de traitements contre le VIH » |
A l’aide d'une version de l’intégrase empruntée à un rétrovirus similaire au VIH, les chercheurs sont parvenus à produire un cristal, après plus de 40 000 tentatives infructueuses.
« C’est le Saint-Graal de la recherche contre le VIH », a dit le docteur Matilu Mwau, chercheur en virologie au sein du Kenya Medical Research Institute. « Cette découverte pourrait nous permettre d’élargir l’éventail de traitements contre le VIH ; elle ouvre une toute nouvelle voie aux fabricants de médicaments contre le VIH ».
« Dans les pays en développement, nous ne mettons pas spécifiquement au point des polythérapies pour les patients séropositifs ; nous combattons le VIH du point de vue de la santé publique, et la plupart des patients reçoivent une polythérapie similaire », a-t-il dit. « Un nombre plus important de médicaments disponibles signifierait pour les patients davantage de chances de recevoir des traitements de seconde et troisième intention, dès lors que le traitement de première intention a échoué ».
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