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Lever davantage de fonds pour la lutte contre le VIH/SIDA

Cash - for generic use Nic McPhee/Flickr
Un indice solide doit être mis au point pour mesurer la qualité de l’aide apportée par les bailleurs, estiment les analystes
Le projet consistant à augmenter la taxe sida de trois pour cent afin d’inclure les employés et entreprises du secteur parallèle pourrait avoir des répercussions négatives sur la vie des Zimbabwéens, ont averti des analystes.

En juillet 2009, les consultants chargés de réaliser une évaluation intermédiaire du plan stratégique national 2006-2010 de lutte contre le VIH et le sida ont préconisé d’accroître le faible niveau de financement de la lutte contre le VIH/SIDA grâce au prélèvement d’une partie des fonds générés par la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), une taxe de vente.

« La pandémie [de VIH/SIDA] touche des personnes issues de toutes les strates de la société ; par conséquent, chacun devrait apporter sa contribution, par le biais du système de TVA, et non pas les seuls acteurs du marché de l’emploi et du secteur économique officiels », a suggéré le responsable de l’équipe de consultants.

La taxe sida introduite en 1999 pour compenser la baisse de financement des bailleurs de fonds est une taxe de trois pour cent déduite des salaires des employés et des revenus des sociétés sur le marché formel. Toutefois, le faible niveau des salaires, conjugué aux faibles performances de l’industrie, n’ont pas permis de lever suffisamment de fonds.

Japhet Moyo, secrétaire général par intérim du Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU), a déclaré que seuls 10 pour cent des Zimbabwéens sont employés de façon officielle. Si le nouveau plan était adopté, la plupart des personnes travaillant dans le secteur parallèle – en rejet d’une économie au plus bas depuis environ 10 ans – contribueraient également au financement.

Le Conseil national de lutte contre le sida (NAC) a indiqué qu’il soumettrait bientôt des propositions au gouvernement sur la façon de gérer les revenus générés par le prélèvement de la TVA.

Joyce Siveregi, du Réseau sida du Zimbabwe (ZAN), a reconnu qu’il serait « judicieux d’élargir l’assise financière » du fonds de lutte contre le sida en incluant les actifs du secteur informel.

Cependant, ce plan présente également quelques inconvénients. « Le niveau de taxation dans ce pays est déjà trop élevé... ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur la population générale, dans la mesure où la proposition de recueillir des fonds supplémentaires par le biais du système de TVA pourrait avoir un effet adverse sur les prix », a dit à IRIN/PlusNews Mme Siveregi.

L’hyperinflation paralysante a laissé le dollar zimbabwéen pratiquement sans valeur en 2009, mais sa substitution par une devise étrangère a permis de ralentir l’inflation. Si le système de TVA pousse les prix à la hausse, les Zimbabwéens séropositifs auront des difficultés à accéder aux traitements et aux denrées alimentaires, a mis en garde Mme Siveregi.

Erich Bloch, économiste à Bulawayo, la deuxième ville du Zimbabwe, a déclaré à IRIN/PlusNews : « L’introduction d’une taxe sida reposant sur le système de TVA pourrait véritablement aggraver les conditions de vie de nombreuses personnes, au vu de la situation économique défavorable ».

« Il n’y a aucune garantie que le fonds soit utilisé à bon escient. La solution consiste à relancer l’économie afin d’accroître les montants perçus sans sacrifier la majorité, celle des défavorisés », a-t-il ajouté.

Responsable de la taxe sida, le NAC a déjà été fustigé pour n’avoir pas utilisé le fonds afin d’améliorer le bien-être des personnes vivant avec le VIH. Des rapports publiés dans les médias locaux en 2009 affirment que la plupart des fonds étaient utilisés pour le règlement des salaires et à-côtés.

L’organe gouvernemental chargé de coordonner les efforts déployés dans le cade de la lutte contre le sida a recueilli quelque 1,7 million de dollars depuis février 2009, mais n’en a dépensé que 20 000 pour financer les médicaments antirétroviraux. Cela a incité les acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA à réclamer un audit financier.

Les accusations ont été formulées quelques mois après que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a désigné le NAC comme principal bénéficiaire des subventions. Il vient ainsi se substituer à la Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ), qui avait détourné plus de sept millions de dollars du Fonds mondial. Cette somme a finalement été restituée.

fm/kn/he/db/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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