« Le taux de séroprévalence nationale de VIH est de 3,2 pour cent contre 4,2 pour cent en 2003 », a dit Georges Moyen, ministre congolais de la Santé et de la population, lors d’une conférence de presse organisée cette semaine à l’occasion du lancement d’une campagne de sensibilisation d’un mois intitulée « Luttons contre le sida et non contre les personnes vivant avec le VIH/SIDA ».
Tout comme des activistes de la lutte contre le sida, il a néanmoins appelé à la prudence quant à la tentation de complaisance, ainsi qu’à l’interprétation à donner aux résultats de cette étude réalisée par le Laboratoire national de santé publique et le Centre national des études économiques avec l’assistance technique de l’agence américaine Macro international, l’enquête nationale de séroprévalence de référence ayant été effectuée plus de six ans auparavant.
« On peut au moins affirmer qu’on a une tendance nette à la stabilisation de l’épidémie dans notre pays », a-t-il estimé, exhortant la population à « ne pas baisser la garde. Le sida existe, sa propagation n’est pas encore arrêtée ».
« Le taux actuel montre qu’un travail a été fait », a commenté la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida, Marie-Francke Puruehnce. « On doit continuer à le faire pour éviter de nouvelles infections ».
Selon l’étude, la prévalence du VIH la plus élevée est observée dans les tranches d’âges de 40-44 ans, avec 5,6 pour cent. L’épidémie au Congo reste fortement féminisée, avec une prévalence de 4,1 pour cent chez les femmes – deux fois plus élevée que les hommes.
Des disparités entre les régions sont toujours constatées, « mais les variations sont moins fortes par rapport à 2003 », a dit M. Moyen.
La Lékoumou, dans le sud-ouest, affiche le taux de VIH le plus élevé du pays (4,8 pour cent – contre neuf pour cent en 2003), suivie de la capitale économique, Pointe-Noire, avec 4,6 pour cent. La Cuvette ouest, dans le nord-ouest, enregistre un taux de 1,5 pour cent.
L’une des inquiétudes des acteurs de la lutte contre le sida concerne la région de la Likouala, située dans l’extrême nord du pays, à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), et régulièrement secouée par des violences armées : en 2003, elle affichait la prévalence la plus faible du pays, avec 1,4 pour cent – ce taux est aujourd’hui de 1,9 pour cent.
Les affrontements intercommunautaires des dernières semaines dans la région voisine de l’Equateur, en RDC, ont poussé plusieurs dizaines de milliers de personnes à fuir, dont une bonne partie a traversé le fleuve Oubangui pour venir se réfugier au Congo, principalement dans la région de la Likouala, dans des conditions d’extrême vulnérabilité qui constituent un risque face au VIH, ont prévenu plusieurs organisations humanitaires.
lmm/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions