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Disparités entre les besoins et les dépenses VIH/SIDA

HIV ribbon in the International Women´s Summit: Women´s Leadership in HIV and Aids in Nairobi, Kenya. Allan Gichigi/IRIN
La crise économique mondiale pourrait avoir un effet positif, en obligeant les pays à répartir de manière plus efficace des ressources allouées à la lutte contre le VIH/SIDA de plus en plus rares.

D’après une analyse récente des dépenses publiques consacrées au VIH/SIDA, il existe une corrélation entre la prévalence du virus et les sommes accordées par les pays à leurs programmes de lutte contre le VIH, mais la répartition des ressources n’est pas en phase avec les besoins prioritaires.

Des chercheurs de la division économie et financement du sida du Projet commun des Nations Unies sur le sida, ONUSIDA, et du Centre pour la gouvernance économique et le sida en Afrique (CEGAA) ont utilisé un outil développé par l’ONUSIDA pour retracer et comptabiliser les sommes dépensées – tant par le pays que par les bailleurs de fonds internationaux - dans huit domaines de programmation en matière de lutte contre le sida. L’étude est basée sur les données de 2006 et a été réalisée dans 50 pays.

Leurs conclusions sont publiées dans le supplément de décembre de l'AIDS Journal, qui s’intéresse aux progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs mondiaux de lutte contre le VIH/SIDA.

Des experts du sida ont récemment appelé à la mobilisation des ressources destinées à la lutte contre le VIH/SIDA – des ressources de plus en plus rares - pour des interventions bien gérées qui ont fait leurs preuves. Les données recueillies viennent confirmer le bien-fondé de ces appels.

Selon l’étude, les pays présentant les taux de prévalence les plus élevés sont souvent les plus dépendants des ressources extérieures et, par conséquent, dans un contexte de crise, les plus vulnérables aux éventuelles coupes budgétaires pratiquées par les bailleurs de fonds.

Dans les 17 pays à revenu faible auxquels s’est intéressée l’étude, 87 pour cent des programmes de lutte contre le VIH sont financés par les bailleurs de fonds internationaux et 53 pour cent des traitements antirétroviraux par l’aide bilatérale.

Les pays à revenu intermédiaire qui dépendent principalement de leur propre budget pour financer leurs programmes de lutte contre le VIH, comme le Botswana et le Brésil, pourraient eux aussi se voir forcés d’en faire plus avec moins en raison des conséquences de la crise financière mondiale sur leurs revenus nationaux.

Le Botswana, qui affiche le deuxième taux de prévalence le plus élevé au monde, est aussi le pays qui, de loin, a le plus dépensé par habitant en 2006 pour la lutte contre le VIH/SIDA (70,40 dollars), suivi du Swaziland (17,30 dollars). Les autres pays d’Afrique subsaharienne ont en moyenne dépensé 5,60 dollars par habitant.

Dans de nombreux pays, les traitements et les soins absorbent une grande part du financement des programmes de lutte contre le VIH, ce qui explique que les initiatives en matière de prévention soient sous-financées. La stigmatisation liée au VIH et l’absence de données de surveillance précises concernant les groupes minoritaires laissent penser qu’ils ont le plus souvent été négligés.

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Les pays à épidémies généralisées (lorsque plus de un pour cent de la population est séropositif) dépensent deux fois plus pour les traitements que pour la prévention. Seulement 30 pour cent des dépenses totales allouées au VIH sont consacrées aux efforts de prévention.

Les pays à épidémies concentrées (lorsque la majeure partie des personnes atteintes appartiennent à certains groupes à risque, tels que les consommateurs de drogues injectables ou les travailleurs du sexe) dépensent souvent la plus grande partie des budgets alloués à la prévention dans de vastes programmes qui passent à côté des populations les plus à risque.

Dans les pays d’Amérique latine, par exemple, environ 60 pour cent des personnes séropositives sont des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, mais seulement 0,5 pour cent des fonds alloués à la prévention sont destinés à ce groupe.

Les chercheurs ont conclu que la plupart des gouvernements ne se basaient pas sur une connaissance approfondie de l’épidémie qui sévit dans leur pays pour décider de la répartition des ressources et n’optaient pas toujours pour les approches les plus efficaces ou celles qui ont fait leurs preuves.

« La récession économique mondiale va forcer les pays à revoir leurs stratégies nationales, surtout dans les pays à revenu faible, qui sont très dépendants de l’aide extérieure », ont-ils commenté. « Plus que jamais auparavant, les gouvernements doivent connaître les caractéristiques de l’épidémie qui sévit dans leur pays et faire en sorte que l’allocation des ressources et les programmes de lutte contre le VIH reflètent ces données et ces analyses ».

ks/he/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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