« J’ai réalisé que si je n’arrêtais pas de boire, j’allais mourir du VIH… J’étais plus intéressé par l’alcool que par mes horaires [de prise] de médicaments », a-t-il dit à IRIN/PlusNews dans sa ville natale de Busia, dans l’ouest du Kenya.
Le Busia Alcohol Counselling Programme aide les personnes dépendantes de l’alcool à former des groupes de soutien au sein desquels ils peuvent apprendre à adopter des comportements sains et s’encourager mutuellement à ne pas prendre de risques avec leur schéma de traitement.
Ce programme a été mis en place en 2007 avec le soutien du Regional outreach addressing AIDS through development strategies project, financé par le bureau de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) en Afrique de l’Est, et géré par l’organisation non gouvernementale Family health international. En 2009, c’est le AIDS, population and health integrated assistance Programme, financé par l’USAID/Kenya, qui a pris le relais pour soutenir ce programme.
Des études (en anglais) ont démontré que l’abus d’alcool était associé à une diminution de l’observance et de la prise des ARV.
« De nombreuses personnes sont mortes parce qu’elles ne pouvaient plus prendre leurs médicaments à cause de l’alcool ; certaines [personnes] se réinfectaient en raison des comportements sexuels à risque causés par l’alcoolisme », a dit M. Orodi.
Les réunions se font sur le modèle des rencontres des Alcooliques anonymes et sont organisées par un conseiller formé.
« La plupart des membres de ces groupes sont des personnes qui sont venues volontairement et qui nous ont contactées [parce qu’elles] reconnaissaient que l’alcool n’affectait pas seulement leur vie dans la mesure où elles ne prenaient pas régulièrement leurs médicaments, mais [aussi]… leur famille en raison du lien [entre] l’alcoolisme et la violence basée sur le genre », a dit Ronald Barasa, conseiller et ancien alcoolique.
Une étude menée par Horizons, un projet de recherche de l’USAID, a appelé à inclure le conseil en matière de lutte contre l’alcoolisme au conseil pour le dépistage volontaire du VIH ; elle a découvert que 33 pour cent des personnes interrogées qui buvaient étaient violentes avec leur partenaires, sous l’emprise de l’alcool.
Pour M. Orodi, les réunions produisent vraiment des résultats. « Ma femme et moi observons maintenant notre traitement ARV et nous nous assurons que notre dernière-née – qui est aussi séropositive – prend ses ARV à l’heure », a-t-il dit.
« Je peux aujourd’hui travailler et gagner de quoi soutenir ma famille ; la violence, qui était la norme dans mon mariage, fait maintenant partie de mon passé », a-t-il ajouté.
Depuis sa mise en place en 2007, le programme d’assistance en matière d’alcool a créé 106 groupes totalisant plus de 1 600 membres ; ce modèle a été reproduit en Ouganda et en Tanzanie, avec l’aide de groupes kényans.
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